Le 9 août 2022, les Kényans sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président en remplacement de Uhuru Kenyatta qui ne peut plus se représenter. Parmi les quatre candidats en lice pour cette présidentielle, figure une personnalité iconoclaste : George Wajackoyah. Il se présente sous l’étiquette du parti « Roots » et mène une campagne tout sauf conventionnelle, avec pour promesse phare la légalisation du cannabis en cas d’élection.
Avec notre correspondante à Nairobi, Florence Morice
Sa dernière promesse en date : se comporter tel un « dictateur économique » pour redresser le pays, ainsi qu’il l’a déclaré récemment à la télévision. Mais la mesure qui a fait de ce professeur de 63 ans un phénomène sur les réseaux sociaux, c’est celle de légaliser la marijuana à des « fins commerciales ». Elle figure en tête de son programme.
Pour éponger les dettes du pays, il propose aussi d’introduire l’élevage de serpents dans le but d’exporter sa viande ainsi que celle du chien en Chine notamment. S’il est élu, le professeur de 63 ans, s’engage aussi à créer huit postes de Premier ministre, et à rétablir la peine de mort pour les auteurs de faits de corruption.
Ancien enfant des rues désormais bardé de diplômes
Des promesses aussi peu banales que son parcours, celui d’un ancien enfant des rues, recueilli par des membres d’une communauté hindouiste, puis repéré par un mécène qui financera ses études, jusqu’à lui permettre de décrocher pas moins de 16 diplômes dans diverses universités en Angleterre et aux États-Unis, dont un doctorat de droit.
Tout iconoclaste que soit cette candidature, l’analyste politique kényan Tom Wolf invite à ne pas sous-estimer son potentiel impact sur le scrutin. Si l’enthousiasme qu’il suscite auprès d’une partie de la jeunesse, venait à se concrétiser dans les urnes, explique l’analyste, cela pourrait suffire à priver les poids lourds du scrutin d’une victoire en un coup KO et entraîner un second tour.
Les trois autres candidats en lice pour la présidentielle du 9 août sont Raila Odinga pour la coalition Azimio, William Ruto de l’Alliance démocratique unie et David Mwaure Waihga du Parti Agano.
