Au Tchad, la saison des pluies a commencé et avec, vient la crainte des inondations. En 2021, de nombreux sinistrés avaient été enregistrés par les associations à la suite d’inondations et d’écroulement de maisons. Pour éviter le pire, des associations de quartiers se mobilisent pour curer les caniveaux, principales causes des inondations, car trop bouchés pour évacuer les eaux des pluies.
Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurèlie Bazzara-Kibangula
Bottes en caoutchouc aux pieds, une vingtaine de jeunes curent un caniveau au quartier Chagoua à la seule force des bras. On y retrouve Nelly Guemadjibé, le responsable d’une association de jeunes du quartier : « On enlève les saletés qui sont dans le caniveau, on les met de côté sur le goudron… puis on les brûle. »
Un travail pénible fait deux fois par an avant les pluies par ces jeunes dans les différents quartiers de la capitale. « Si nous ne le faisons pas, personne ne viendra le faire pour nous. Et c’est nous qui serons inondés si on ne cure pas le caniveau. Ça vient dans les maisons, comme en 2020, il y avait eu des sinistrés et tout cela », explique Serge Kematoa, coordinateur des jeunes au quartier Dembé.
►À écouter aussi : Les inondations entravent l’économie au Tchad (2020)
Cette année, ces associations de jeunes de quartier ont été dotés des pelles, pioches et bennes à ordure grâce à des aides des organisations internationales. « Les ressources de la commune de Ndjamena sont limitées, nous ne pouvons pas tout faire, compte tenu de la grandeur de la ville, la ville qui s’accroît, la population qui s’accroît également de jour en jour. Donc les habitants, les jeunes, se sont organisés en association. Ils font un travail remarquable, pourquoi pas les accompagner à avoir au moins du matériel pour le travail qu’ils sont en train de faire », estime Ali Haroun, le maire de Ndjamena.
Au Tchad, plus de 250 000 personnes avaient été affectées par les inondations en 2021. Certains avaient perdu des terrains, d’autres avaient vu leur maison s’écrouler.