La flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie dans le monde a fait plonger dans la pauvreté depuis mars, indique un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) publié jeudi. Cette accélération de la pauvreté « est considérablement plus rapide que le choc de la pandémie de Covid-19 », note dans un communiqué le Pnud, qui impute cela en partie à la guerre en Ukraine. Sur les marchés de Cotonou au Bénin, les consommateurs et les commerçants vivent des temps difficiles.
Avec notre envoyé spécial à Cotonou, Olivier Rogez
Sur un marché du quartier de Fidjrossè à Cotonou, Alice, une retraitée, soupire en regardant les étals. « Le maïs, le mil, le petit mil, le sorgho, le gari, tout a augmenté… Par exemple le pois d’angole était à six cent francs, maintenant il est à mille francs ».
A quelques pas de là, Ghilsain vend des montres et des objets décoratifs. Autant dire que par les temps qui courent, il n’est pas débordé. « On arrive difficilement à trouver deux ou trois clients par semaine. Les gens n’arrivent pas à trouver à manger, comment voulez-vous qu’ils achètent des montres. C’est difficile, mais bon, on essaie de garder la tête haute. »
Il y a un mois, Ghislain a reçu 50 000 francs cfa de l’Etat. Un prêt versé en mobile money. L’Etat béninois a pris des mesures pour aider les consommateurs, il a notamment plafonné les prix des produits de base, mais selon Romain Accrombessi, président d’une association de défense des consommateurs, cette mesure n’est pas assez efficace.
« Dans la réalité, l’état n’arrive pas à maitriser les pratiques commerciales sur le terrain, de sorte que le consommateur continue d’être victime de pratiques commerciales abusives. »
Selon les syndicats, la pauvreté remonte, elle touche aujourd’hui cinq des onze millions de Béninois.