Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé mercredi 30 juin le mandat de la Minusma pour un an. Pas de grand changement pour la force de maintien de la paix, mais l’ONU devra publier une étude d’ici janvier pour évaluer la mission et ses besoins, cela dans le contexte du gouvernement de transition et du départ des forces françaises et européennes. Si Paris a abandonné les vols de réassurance à la Minusma, le contentieux de la négociation s’est concentré sur les mentions aux droits de l’Homme.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
C’est une reconduction du mandat qui a été un vrai numéro d’équilibriste. Car Bamako a obtenu le maintien de la force onusienne, l’abandon des vols français d’appui à la Minusma, et la non stigmatisation directe des mercenaires Wagner dans le texte. Et malgré cela, le Mali s’est tout de même dit insatisfait de la résolution finale après le vote : la capitale a annoncé qu’elle ne s’y soustrairait pas.
Tout cela au nom de l’intégrité territoriale : il n’est pas question pour le Mali que les forces de la Minusma disposent d’une liberté de mouvement ou d’une liberté d’enquêter sur les exactions commises – cela devra se faire avec l’accord préalable du gouvernement malien, a martelé le représentant de Bamako.
En soutien, la Russie et la Chine s’étaient abstenues de voter pour le renouvellement quelques minutes plus tôt et avaient défendu la position malienne tout au long de la négociation contre les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Pour ce bloc occidental, il est compliqué de financer une force de maintien de la paix au Mali sans que les critères de droits de l’Homme, définis par l’ONU, ne soient respectés. Ils ont obtenu l’inscription dans le texte d’un rapport trimestriel de la Minusma sur la question. Cela devra cristalliser les positions dans les mois à venir.
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