À l'occasion de la Conférence mondiale sur l’intégrité au sein de la recherche, organisée au début du mois en Afrique du Sud, les chercheurs du continent ont demandé davantage d’égalité dans les collaborations scientifiques entre l’Afrique et les pays occidentaux. Selon eux, certaines mauvaises pratiques persistent encore.
Avec notre correspondante à Johannesbourg, Claire Bargelès
Originaire du Zimbabwe, Edmond Sanganyado est spécialiste des questions de pollutions chimiques. Désormais enseignant à l’université de Northumbria, en Angleterre, il observe régulièrement des problèmes autour de la façon dont sont conduites les recherches en Afrique : « Il y a ce qu’on appelle la " recherche hélicoptère ", où des scientifiques occidentaux arrivent en Afrique, font leurs recherches, puis rentrent chez eux et publient leur travail, sans échanger avec les chercheurs locaux. Ces scientifiques occidentaux ne vont pas forcément comprendre le contexte africain et leurs recommandations ne seront pas toujours adaptées au terrain. »
Et lorsque les chercheurs locaux sont associés, leur rôle n’est pas forcément valorisé. « Les chercheurs africains sont souvent réduits à collecter les données, et parfois ils ne sont pas bien identifiés comme contributeurs de la recherche », continue Edmond Sanganyado.
Un groupe de chercheurs travaille désormais sur la « déclaration du Cap », un texte qui doit compiler les bonnes pratiques. « J’espère que cela permettra de mettre en lumière les inégalités auxquelles les scientifiques des pays à revenus faibles et modérés sont confro...