L’Africa Energy Forum s’ouvre pour une semaine à Bruxelles. En amont, le 20 juin, l’Agence internationale de l’énergie a publié ses perspectives pour le continent. L’AIE mise sur les renouvelables pour généraliser l’accès à l’électricité, un accès en recul l’an dernier. La pandémie et la crise ont mis un terme à dix ans de progrès en terme d’accès à l’électricité.
Environ 25 millions de personnes de plus qu’en 2019 vivent sans électricité en Afrique. Actuellement, elle fait défaut à 43% de la population totale du continent. Et vue l’augmentation des prix de l’énergie, Fatih Birol, le directeur de l’AIE ne voit « guère de raisons d’être optimiste » pour 2022.
Pour inverser la vapeur, l’Agence internationale de l’énergie estime que, dans près de la moitié des cas, la meilleure option, c’est d’étendre les réseaux nationaux. Elle mise aussi, dans les zones rurales, sur des mini-réseaux ou des systèmes autonomes reposant majoritairement sur le solaire.
L’Afrique dispose de 60% des ressources solaires mondiales mais n’accueille qu’1% des installations photovoltaïques.
En ajoutant au solaire l’éolien, les barrages et la géothermie, les énergies renouvelables pourraient représenter 80% des capacités électriques installées d’ici 2030. Il faudrait pour cela « doubler les investissements ». Selon les calculs de l’AIE, un investissement annuel de 25 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 pourrait suffire, ce qui équivaut au montant d’un nouveau terminal de gaz naturel liquéfié par an.
L’AIE ne tire pas de trait sur le gaz d’ailleurs. Recourir à des champs gaziers pas encore exploités, pour un usage transitoire et local, pourraient permettre de produire des fertilisants, du ciment et de dessaler de l’eau.