Dans l’est de la République démocratique du Congo, depuis la reprise des combats entre le groupe M23 et l’armée congolaise, des milliers de civils ont fui les affrontements et quitté leur village dans les territoires de Rutshuru et de Niyragongo, près de Goma. Alors que les combats se sont poursuivis dans le groupement de Kisigari lundi 20 et mardi 21, la localité Kanyaruchinya, plus au Sud, est pour le moment préservée et accueille une partie des déplacés de la crise, qui manquent de tout.
Avec notre envoyée spéciale à Kanyaruchinya, Coralie Pierret
Avant d’accéder aux robinets, il a fallu patienter plusieurs heures. Dans la file d’attente, les traits sont tirés, les femmes assises sur leurs bidons sont originaires pour la plupart des zones de front : Adidja fait la queue tous les jours depuis son arrivée il y a trois semaines pour récupérer les 40 litres auquel elle a droit.
« Ce n’est pas suffisant pour mes sept enfants, mon mari et moi. Même les voisins me demandent parfois de l’eau parce qu’ici, à Kanyaruchinya, il n’y a pas de robinet public. Tout le monde compte sur l’eau qui est distribué ici. Les 40 litres sont insuffisants pour la lessive, la cuisine et le bain. C’est vraiment insuffisant. »
Ce point d’eau a été installé le 28 mai, au lendemain d’affrontements violents entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise… qui avaient causé le déplacement de plus de 60 000 personnes selon les Nations unies. Denise Caje supervise ce site et travaille pour Caritas Goma :
« Le 28 mai ici, il y avait beaucoup de déplacés. Je pense qu’à partir du 5, ils sont retournés. À partir du 10, ils sont encore revenus, mais ils sont encore retournés. Et depuis hier, il y a un mélange donc le mouvement n’est pas stable. »
Depuis le début du conflit, les allers-retours des déplacés sont constants. Les autorités locales les invitent régulièrement à retourner dans leur village d’origine.