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Soudan: polémique après l’annonce de la construction d’un port par les Émirats

(FILES) This file photo taken on October 9, 2021, shows an elevated view of the shipping port of Port Sudan along the Red Sea in the country's northeast. - From Washington to Moscow, Tehran to Ankara, Sudan's strategic Red Sea ports, blockaded for a month by protesters, have long been eyed by global powers far beyond Africa's borders. (Photo by Ashraf SHAZLY / AFP)

Les Émirats arabes unis ont annoncé la construction d’un nouveau port au Soudan ainsi qu’un soutien financier imminent à la banque centrale du pays. Mardi, la charte révolutionnaire pour le pouvoir du peuple, l’aile politique des Comités de résistance, fers de lance de la mobilisation depuis le coup d’État du 25 octobre, s’est élevée contre ce qu’elle considère comme un soutien scandaleux à la junte putschiste.

L’accord annoncé lundi par le patron du groupe émirati DAL à l’agence Reuters est bienvenu pour le Conseil militaire soudanais. Il prévoit la construction par les Émirats arabes unis d’un nouveau port flambant neuf sur la mer Rouge pour 6 milliards de dollars, le lancement d’un vaste projet agricole à proximité et d’une zone franche, mais aussi et surtout le versement de 300 millions de dollars dans les coffres de la banque centrale.

« Pillage » pour l’opposition

Mais les signataires de la charte politique des Comités de résistance ont mis en garde. « De tels accords sont destinés à tomber en même temps que la vague du soulèvement s’abattra sur la junte putschiste », disent-ils, les qualifiant d’atteinte « à la souveraineté » du pays. Le projet reviendrait en outre à ruiner les ports de Suakin et Port-Soudan, selon eux, « privant le peuple […] du revenu de leur exploitation ».

Les investisseurs émiratis sont donc prévenus : après la chute du régime actuel, disent les signataires de la Charte, les accords signés par ce dernier ne seront pas reconnus, et singulièrement, disent-ils, ceux des « multinationales et de tous ceux qui sont actifs dans le pillage des richesses et des ressources » du pays.

Ils dénoncent enfin les ingérences des Émirats arabes unis au Soudan, que ce soit le soutien aux Janjawids, la déstabilisation de l’Est ou « le pillage » de biens publics.

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