Dans le cercle de Bankass, où vient de se produire le massacre de Diallassagou, les réactions sont vigoureuses et parfois contradictoires. Attaques jihadistes, opérations militaires anti-terroristes… les morts s’accumulent, l’inquiétude gagne et les habitants s’interrogent : comment sortir de l’impasse ?
Il y a ceux qui attendent une réaction militaire forte. Certains habitants déplorent ainsi l’inertie de l’armée qui n’est pas intervenue à temps pour éviter le massacre de Diallassagou, en dépit des alertes. La société civile du cercle de Bankass a même lancé hier un mouvement de désobéissance civile, pour exiger la sécurisation des personnes et de leurs biens, ainsi que la libération des habitants du cercle actuellement détenus par les jihadistes de la Katiba Macina. En résumé : plus d’armée pour plus de sécurité.
Mais il y a aussi ceux – le désarroi favorisant les contradictions, ce sont parfois les mêmes – qui redoutent la réponse militaire malienne. Les récentes opérations menées dans la zone ont laissé un souvenir cuisant aux habitants, notamment de la communauté peule : stocks de céréales emportés, points d’eau détruits.
Plusieurs sources locales estiment que l’action des Fama a davantage contribué à relancer le cycle de violences qu’à sécuriser les habitants du cercle de Bankass, où un accord de paix intercommunautaire local avait été scellé l’année dernière. Ces sources pointent l’influence des supplétifs russes de l’armée malienne et celle des chasseurs dozos, issus de groupes d’auto-défense en première ligne face aux jihadistes, et récemment recrutés dans l’armée.
Un élu du cercle explique enfin que certains jeunes peuls ont récemment rejoint les rangs des jihadistes, pour faire face aux violences de l’armée contre leur communauté.
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Colère à Bankass après le massacre