Des manœuvres militaires impressionnantes ont eu lieu dans l’ouest de l’Algérie, dans la région de Tindouf, près de la frontière avec le Maroc. Si ces exercices n’ont rien d’inhabituel à cette période de l’année, ils interviennent dans un contexte particulier avec des relations tendues entre l’Algérie et ses voisins.
Avions de chasse, multiples tirs de missiles, blindés et déploiement de troupes par hélicoptère, les images diffusées par la télévision nationale mettent en exergue la force de frappe algérienne mobilisée pour l’exercice « Al-Somoud », la constance, en arabe. Sous l’œil du chef d’état-major Saïd Chanegriha, ces manœuvres ont eu lieu près de Tindouf, région frontalière du Maroc et du territoire du Sahara occidental, où sont installés l’administration et les camps de déplacés sahraouis.
Des exercices à munition réelle, et surtout, de nuit. C’est la principale nouveauté selon l’analyste Akram Kharief, spécialiste de l’armée algérienne. Celle-ci veut prouver qu’elle peut opérer en conditions nocturnes. Akram Kharief rappelle que des exercices de ce type sont classiques, qu’ils ont lieu chaque année au mois de juin, période de sortie de classe des écoles militaires, et dans toutes les régions militaires algériennes.
Il n’empêche qu’ils interviennent dans un contexte de tensions avec le Maroc, mais aussi avec l’Espagne. La marine algérienne a d’ailleurs récemment réalisé un exercice naval, « Hurricane », en Méditerranée, près des eaux des deux pays.
De son côté, le Maroc s’apprête à participer à compter du 20 juin, à des manœuvres conjointes avec les États-Unis dans le cadre de l’opération « African Lion ». Certaines se dérouleront sur le territoire sahraoui revendiqué par le Front Polisario, tout près donc de la frontière algérienne.