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Mali: la junte fixe à deux ans le délai avant un retour des civils au pouvoir

Colonel Assimi Goita speaks to the press at the Malian Ministry of Defence in Bamako, Mali, on August 19, 2020 after confirming his position as the president of the National Committee for the Salvation of the People (CNSP). - The military junta that took power in Mali on August 19, 2020, asked that the population resume "its activities" and cease "vandalism" the day after the coup that ousted President Ibrahim Boubacar Keita and his government. (Photo by MALIK KONATE / AFP)

Le décret signé par le chef de la junte le colonel Assimi Goïta a été lu ce lundi soir à la télévision d’État malienne. Un pas en avant car en début d’année, les militaires projetaient de diriger le Mali jusqu’à cinq ans et la Cédéao a adopté des sanctions très dures contre Bamako.

« La durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 », selon le décret signé par le chef de la junte Assimi Goïta et lu à la télévision d’État ce lundi soir. La junte se donne donc jusqu’à mars 2024 pour rendre le pouvoir aux civils.

L’annonce a surpris à Bamako. Même des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision. Dans l’entourage du colonel Assimi Goïta, on justifie le décret : « Il faut aller vite pour ne pas perdre du temps », explique à RFI l’un de ses conseillers. « La durée d’une transition de 24 mois, poursuit la même source, est déjà la base de discussions avec la Cédéao, et ce que l’organisation attend de nous maintenant ce sont des précisions sur le chronogramme des activités devant conduire aux élections. »

Du côté de la Cédéao, un responsable se dit « surpris » par cette annonce. L’idée arrêtée après le sommet est que le médiateur dans la crise malienne Goodluck Jonathan rencontre les uns et les autres et propose un plan de sortie de crise au prochain sommet prévu début juillet à Accra. « En annonçant les 24 mois, le gouvernement malien met les charrues avant les bœufs », commente de son côté un diplomate d’un pays membre de la Cédéao qui ajoute : « Mais il faut comprendre la junte malienne. Elle  a besoin de se bomber le torse pour galvaniser son opinion publique plutôt fatiguée par l’embargo. »

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