Le vice-président Dinamou Daram, fondateur du Parti socialiste sans frontières, formation de l’opposition radicale aux autorités de la transition, a organisé ce mardi 31 mai 2022 un congrès extraordinaire à Bongor, dans le sud du pays. Lors de ce rendez-vous les participants ont destitué son président Yaya Dillo, au profit du premier. Or, Yaya Dillo avait radié en début de semaine Dinamou Daram et une dizaine de membres du bureau du mouvement. Il conteste toute légitimité aux congressistes.
C’est Dinamou Daram qui avait accueilli Yaya Dillo au PSF l’an dernier. Il l’accuse désormais de dérive autoritaire. Pire, Yaya Dillo négocierait avec des rebelles et des intégristes : « C’est un radicaliste islamique et il semble nous envoyer sur un terrain très, très glissant. Il voulait que les membres du bureau puissent simplement le suivre comme des moutons. Nous avons affaire à un bandit, à un rebelle, à celui qui veut par tous les moyens prendre le pouvoir y compris la force. Et nous réfutons cela. »
Dinamou Daram se prévaut du soutien des deux tiers des membres du bureau politique. Mais c’est aussi ce que dit Yaya Dillo, qui a supprimé lundi le poste de vice-président et radié une dizaine de personnes.
En conflit familial et politique avec les chefs de la transition, il repousse les accusations. Dinamou Daram l’aurait trahi, et aurait fini par « céder à la tentation » d’un ralliement négocié aux autorités : « Il a même pris le soin d’enregistrer les différents émissaires du régime, il m’a envoyé des messages vocaux, et malheureusement, il est tombé dans la tentation. Il a appliqué la même stratégie qu’il me disait qu’on a proposé, tel un simulacre de congrès, et puis déclaré l’exclusion de Yaya. »
Pour Yaya Dillo, le congrès de Bongor a été convoqué hors du règlement interne. Il n’a donc aucune valeur. Il continue de se considérer comme le président du PSF.