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Quel est l’objectif de la levée de l’état d’urgence au Soudan?

FILE PHOTO: Protesters march during a rally against the country's military rulers in Khartoum, Sudan, May 19, 2022. REUTERS/El Tayeb Siddig/File Photo
Au Soudan, 24h après l’annonce de la levée de l’état d’urgence dans le pays dimanche soir, les réactions sont mitigées. L’Union africaine, l’organisation régionale Igad et la mission des Nations unies au Soudan se félicitent de ce « pas positif » vers une solution pacifique.

Dimanche soir, le numéro un du régime militaire, le général al-Burhane, a annoncé la fin de l’état d’urgence imposé lors de son putsch le 25 octobre 2021. À l’époque il avait également fait arrêter ses partenaires civils et limogé le gouvernement de transition. Il s’agit d’une main tendue a indiqué le leader de la junte, qui plaide désormais pour un dialogue avec l’ensemble des forces politiques.

Mais il ne s’agit pas d’une main tendue, s’insurge, Hamid Murtada qui depuis le début de la contestation, il y a trois ans, manifeste chaque semaine pour demander le départ de la junte. Pour ce jeune manifestant, la levée de l’état d’urgence ne va rien changer à la mobilisation.

« Avec ou sans l’état d’urgence, les forces de sécurité continuent d’opérer en toute illégalité. Donc pour nous, ça ne fait aucune différence. Nous allons continuer à manifester comme d’habitude. Et nous nous attendons au même niveau de violence et de répression. »  

Khartoum veut regagner les faveurs des Occidentaux

Les manifestants refusent tout dialogue avec les militaires et exigent le retour d’un gouvernement civil, chassé par le putsch d’octobre dernier.

Dans ce contexte, le dialogue politique demandé par la junte est-il réellement envisageable ? Rien n’est moins sûr pour le chercheur Marc Lavergne. Selon lui, cette annonce est plutôt destinée à la communauté internationale. « L’image du Soudan est gravement dégradée. Cette transition démocratique a échoué. Du coup, la crédibilité du Soudan sur la scène internationale ne lui permet pas d’obtenir les fonds dont il aurait besoin pou résoudre la crise économique et sociale. Donc il s’agit de faire un jeu de balance en montrant aux Occidentaux que le Soudan essaie de faire ce qu’il peut pour rentrer dans une sorte de légalité. »

À noter que cette levée de l’état d’urgence coïncide avec la visite à Khartoum cette semaine de l’Américaine Molly Phee, secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, ainsi que celle d’Adama Dieng, émissaire de l’ONU pour les droits humains.

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