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Madagascar: accord de sortie de crise pour l’entreprise minière QMM

L’entreprise QMM, filiale du groupe canadien Rio Tinto, qui exploite (au sud-est de l’île à Fort-Dauphin) l’ilménite, un minerai riche en fer et en titane, reprend son activité. Les dirigeants ont finalement trouvé un accord de sortie de crise avec les communautés villageoises, après une semaine de crise sociale. Une délégation gouvernementale de trois ministres a été dépêchée sur place vendredi pour résoudre le conflit. Détenue à 20% par l’État malgache, et troisième plus grosse exploitation minière de Madagascar, QMM avait annoncé l’arrêt de son activité jeudi 18 mai.

Avec notre correspondante à Madagascar, Laure Verneau

Six zébus sacrifiés, 250 sacs de riz distribués par QMM aux communautés dès ce dimanche : grâce à ce premier geste, les manifestants ont levé dans la foulée le barrage de pierre qui bloquait l’unique route du site. Un barrage qui avait contraint l’entreprise à cesser de fonctionner par crainte pour la « sécurité de ses employés », empêchés de rentrer chez eux.

D’après les documents que RFI a pu consulter, l’accord signé entre QMM, les ministres et les représentants des communautés villageoises prévoit que la société minière fournisse pendant deux mois, trente kilos de riz par foyer. Cinq communes sont concernées, soit entre 5 000 et 7 000 personnes.

Deux mois soit le temps qu’un comité tripartite (avec des représentants de QMM, des communautés, et du gouvernement) évalue les doléances des plaignants dans plusieurs domaines : agriculture, élevage, vannerie, santé, ou encore éducation.

Le conflit social avait débuté mi-février avec les villageois de cinq communes environnantes qui ont accusé QMM de polluer le fleuve. La pêche avait été ensuite suspendue le 12 mars par le gouvernement, après la découverte de poissons morts retrouvés dans le seuil déversoir de QMM. Privés de revenus, les pêcheurs estiment avoir droit à une compensation.

Pour Mahatante Paubert, le ministre de la Pêche et de l’économie bleue, natif de la région, qui a mené l’ultime négociation entre les communautés et l’exploitation minière : « La négociation était très poussée. QMM a montré sa volonté de répondre aux doléances des communautés. Pour la première fois en 13 ans (d’implantation), les villageois ont pu voir le visage du PDG. La culture du dialogue va s’instaurer, et toutes les parties sont prêtes à aller dans le bon sens. »

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