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Burundi: HRW dénonce des exactions commises par les forces de défense et de sécurité

Des détentions arbitraires, des actes de torture et de harcèlement, des assassinats, dans une enquête publiée mercredi et fondée sur plus d’une trentaine de témoignages, des documents vidéo et des rapports d’enquêteurs locaux, l’organisation Human Rights Watch a documenté de nombreuses exactions commises par les services de renseignement, la police et les membres de la jeunesse du parti au pouvoir au Burundi. Les victimes sont des personnes soupçonnées d’appartenir à des partis d’opposition ou de travailler avec des groupes d’opposition armés.

C’est un système qui opère dans l’impunité quasi totale. Dans la plupart des cas que nous avons documentés, les auteurs de ces crimes n’ont pas été tenus de rendre des comptes. Les abus se produisent vraiment dans les collines du pays. Les auteurs peuvent être les administrateurs locaux, les représentants locaux du CNDD-FTD [Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie], souvent aidés par des membres des Imbonerakure, la Ligue de jeunes du parti au pouvoir, mais en collaboration souvent avec le service national de renseignement. D’ailleurs, on a aussi documenté des cas d’assassinats notamment par l’armée en réponse à des attaques par des personnes armées non identifiées. On a pu voir, depuis que le président [Évariste] Ndayishimiye a pris le pouvoir, un rapprochement de la communauté internationale avec les autorités qui cherchent à encourager les changements. Je pense qu’il est important pour les partenaires internationaux et régionaux du Burundi d’établir des critères concrets et mesurables attendus du gouvernement pour lutter contre ces violations et s’assurer que les autorités burundaises traduisent les responsables en justice.

Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique de Human Rights Watch

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