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SÉCURITÉ

Mali: les autorités restreignent encore le champ d’action de la Minusma

United Nations peacekeepers from Burkina Faso patrol along a main street in Timbuktu, Mali, July 23, 2013. Mali's presidential election is set to go ahead on Sunday despite massive logistical and technical lapses, including a voters' roll which inexplicably is missing the names of tens of thousands of registered voters. (AP Photo/Rebecca Blackwell)
Selon les informations de RFI, la mission de l’ONU au Mali (Minusma) est empêchée par l’armée d’accéder à la ville de Djenné, alors que les Casques bleus prévoyaient de s’y rendre en début de semaine. Le dernier épisode d’une longue liste qui commence à sérieusement préoccuper la mission onusienne.

Les Casques bleus souhaitaient patrouiller à Djenné, dans la région de Mopti, en début de semaine, pour sécuriser le marché hebdomadaire. Mais dimanche 15 mai, l’Etat-major général des armées du Mali a catégoriquement interdit à la Minusma de s’y déployer.

Une décision souveraine que déplore un cadre de la mission onusienne. Selon lui, les Forces armées du Mali (Fama) veulent opérer sur le terrain en toute discrétion, aux côtés de leurs supplétifs russes : des mercenaires du groupe Wagner pour la communauté internationale, de simples instructeurs selon Bamako.

Sollicitée par RFI, la communication de l’armée malienne explique n’avoir aucune information sur cette interdiction.

Les Fama mènent régulièrement des actions dans ce secteur, où les jihadistes de la Katiba Macina – du Groupe de soutien et aux musulmans (Jnim), lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique –  sont particulièrement présents. Le crépissage de la mosquée de Djenné, prévu le week-end dernier, a d’ailleurs été repoussé pour des raisons de sécurité. 

La mission onusienne sollicite en vain l’accès au village de Moura, non loin de Djenné, depuis un mois et demi. Elle souhaite enquêter sur les allégations d’exécutions de plusieurs centaines de civils par l’armée malienne. Il y en aurait eu plus de 300 selon les témoignages recueillis par plusieurs organisations de défense des droits humains. L’opération aurait impliqué, selon de nombreux témoins, des combattants russes. Les autorités maliennes démentent et assurent que ses soldats ont opéré seuls et tué plus de 200 djihadistes.

Depuis la mi-janvier, après l’arrivée des premiers combattants russes au Mali, une vaste zone d’interdiction de survol a également été imposée dans le centre du pays et progressivement élargie. Ces restrictions inquiètent la Minusma, qui a relevé « une grosse vingtaine de cas », selon un cadre onusien, depuis le mois de janvier. Cette liste, pour le moment confidentielle, doit être communiquée au secrétaire général des Nations unies avant l’examen du renouvellement du mandat de la Minusma, le mois prochain. 

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