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LITTERATURE

Salon international du livre d’Abidjan: rencontre avec un passionné ivoirien

Pour sa 12e édition, au palais de la culture, l’événement a retenu pour thème « l’engagement pour un lectorat africain actif et durable ». Car malgré la présence de plusieurs librairies et maisons d’édition dans la capitale économique ivoirienne, l’intérêt pour la littérature reste limité. De quoi favoriser l’émergence d’initiatives citoyennes visant à renforcer le goût des Ivoiriens pour les livres.

Avec notre correspondant à Abidjan, Sidy Yansané

Il n’est pas éditeur, pas encore auteur, mais Patrick Lokrou, contrôleur de gestion à Abidjan, est un féru de littérature. Une passion qu’il partage avec d’autres au sein de son club de lecture « Livre Échange ». Une fois par mois, ces amoureux de l’écriture se réunissent et troquent des romans, des essais et invitent même des auteurs quand ils le peuvent.

« Un certain engouement »

« On a eu par exemple un grand auteur, un grand journaliste en la personne de Frédéric Grah Mel qui a fait la biographie de Félix Houphouët-Boigny. Ce jour-là, on était tellement nombreux qu’il n’y avait plus de places. C’est-à-dire que les gens ont un certain engouement. C’est juste qu’ils n’ont pas d’espace pour pouvoir l’exprimer. Donc, on apprend beaucoup de choses, non seulement sur les invités, mais aussi sur nous-mêmes », explique Patrick Lokrou.

Déplorant que personne ne lisait autour de lui, le lecteur ivoirien décide de monter ce club, né il y a bientôt deux ans. Ateliers d’écriture et de poésie en forêt ou en ville, Patrick Lokrou craint une acculturation de ses concitoyens, à cause d’un accès plus facile aux œuvres étrangères.

« La culture africaine est très riche »

« On sait que la culture africaine est très riche. Donc, il faut la partager et pourquoi pas mettre un accent dans les programmes scolaires et donner la part belle à nos auteurs dont on ne parle plus aujourd’hui. Quand Bernard Dadié est décédé, on n’a pas eu le même hommage qu’il y a eu par exemple pour d’autres artistes qu’on connait. Mais c’était vraiment quelqu’un qui a participé à ce génie africain des indépendances, l’envie d’être libre et de vraiment construire sa destinée », ajoute le passioné.

Patrick Lokrou se fixe une prochaine mission : organiser des ateliers de littérature dans les écoles ivoiriennes.

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