Le président Macky Sall a écrit « Je soutiens Idrissa Gana Gueye » sur Twitter, alors que la polémique persiste après que le joueur du Paris Saint-Germain a refusé de jouer lors de la journée de lutte contre l’homophobie. Un soutien qui a reçu un large écho au Sénégal, pays à 95% musulman.
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
Idrissa Gana Gueye, le milieu de terrain du PSG est la cible des critiques pour avoir refusé de jouer à Montpellier, samedi 14 mai, lors de la journée de lutte contre l’homophobie. À cette occasion, les joueurs portaient des maillots dont les numéros étaient aux couleurs du drapeau LGBT+. Le footballeur sénégalais avait déjà manqué à l’appel la saison précédente, lors de la même journée.
Dans son pays, le champion d’Afrique 2022 a vu la polémique qui le vise susciter une réaction jusqu’au sommet de l’État, avec un tweet posté par le président Macky Sall. Un message de soutien qui s’ajoute aux multiples autres adressés au footballeur par des citoyens, personnalités médiatiques, ou responsables politiques de tous bords.
Je soutiens Idrissa Gana Gueye. Ses convictions religieuses doivent être respectées.
— Macky Sall (@Macky_Sall) May 17, 2022
Dans la majorité, après le ministre des Sports Matar Bâ, l’ancien ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a, par exemple, salué le « choix courageux » du joueur du PSG « de ne pas porter un maillot contenant des signes contraires à ses valeurs et ses croyances ». « Gana Gueye n’est pas homophobe. Il ne souhaite pas que son image serve à promouvoir l’homosexualité. Fichez-lui la paix », a écrit pour sa part l’ex-Premier ministre et opposant, Abdoul Mbaye. Dans une déclaration mardi 17 mai dans la soirée, l’opposant Ousmane Sonko a lui aussi apporté « tout son soutien » au footballeur.
Plus discrets, des défenseurs des droits des LGBT ont dénoncé, eux, une réaction « populiste » du chef de l’État, alors que la question de l’homosexualité revient régulièrement dans le débat politique. Au Sénégal, les « actes contre-nature » sont réprimés jusqu’à cinq ans de prison. En janvier dernier, l’Assemblée nationale avait déclaré « irrecevable » une proposition de loi visant à durcir la législation.
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