Dans le rapport prospectif qu’elle vient de présenter, la Banque mondiale souligne les difficultés économiques persistantes du pays. Cette publication intervient alors qu’elle a suspendu la semaine dernière son appui budgétaire, qui représente près du tiers du budget du pays. Cela, en raison du manque de transparence des finances publiques, et aussi que le gouvernement tente de récupérer des fonds en jouant la carte controversée des cryptomonnaies.
« Des réformes indispensables » dans un pays qui fait face « à une superposition de crises ». Les experts de la Banque mondiale estiment que la Centrafrique se trouve « à la croisée des chemins » et doit notamment lutter contre la corruption pour trouver celui de la croissance.
Une référence à peine voilée à la situation actuelle du pays. L’institution a suspendu son aide budgétaire, faute de transparence dans les finances de l’État, en particulier concernant les dépenses sécuritaires. Cela a mené le gouvernement à évoquer une baisse drastique des budgets et à faire de premières économies.
Cryptomonnaies
Pour contourner les bailleurs de fonds, et malgré le mécontentement de la Cemac, les autorités ont choisi de jouer la carte de la cryptomonnaie, qui jouit désormais d’un cadre légal. Selon le site Africa Intelligence, le président Touadéra est depuis ce jeudi à Dubaï pour tenter d’attirer des investisseurs dans cette aventure et renflouer les caisses.
À l’origine, il comptait installer à Bangui une société de « minage » de monnaie numérique, selon le terme technique. Mais l’absence d’infrastructures fiables, dans un pays où seul un habitant sur dix a accès à Internet, l’aurait contraint à lancer le projet aux Émirats, assure la publication spécialisée.
La Banque mondiale précise que si l’appui budgétaire est suspendu, elle continue à mener les projets de développement qu’elle supervise dans le pays, pour environ 800 millions de dollars engagés.