En Somalie, 39 candidats seront sur la ligne de départ pour l’élection présidentielle de ce dimanche. Il s’agit d’un scrutin indirect. C’est aux députés et sénateurs qu’il revient de choisir le futur chef de l’État. Ce vote est très attendu. Il aurait dû se tenir il y a 15 mois, mais a été maintes fois repoussé sur fond de crise politique. Et jamais un scrutin présidentiel en Somalie n’aura suscité autant de candidatures.
Avec notre correspondante régionale, Florence Morice
Sans surprise, le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est candidat à sa réélection, malgré la grave crise politique que traverse le pays, et alors que son premier mandat a officiellement expiré depuis plus d’un an. S’il était réélu, il deviendrait le premier chef d’État à être reconduit dans l’histoire du pays.
Face à lui, il y a 38 autres candidats, dont plusieurs personnalités de poids dans le paysage politique somalien : deux anciens présidents, Hassan Sheikh Mohamoud en poste de 2012 à 2017 et son successeur Sharif Sheikh Ahmed, ainsi qu’un ancien premier ministre Hassan Ali Khaire, et que le président de la région du Puntland, Said Abdullahi Dani. Il n’y a qu’une seule femme figure parmi les candidats, l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Fawzia Yusuf Adan.
Un système électoral basé sur les clans
Ce nombre élevé de candidats s’explique en partie par le caractère tribal du système électoral somalien, basé sur l’équilibre entre les clans, et de plus en plus critiqué. Les Somaliens ont d’ailleurs espéré un temps revenir au suffrage universel pour cette présidentielle, avant que la commission électorale décide d’y renoncer il y a deux ans, en raison de l’insécurité notamment. Ce dimanche, c’est d’ailleurs dans l’enceinte ultra surveillée de l’aéroport de Mogadiscio pour que se déroulera le vote, dans un hangar sous protection de la force de l’Union africaine.
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