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Cinéma

Netflix, le sauveur de Nollywood, le cinéma nigérian?

La première série nigériane coproduite avec le géant du streaming Netflix sort ce 5 mai 2022. Blood Sisters est un thriller qui met en scène Sarah et Kemi, deux amies obligées de prendre la fuite après que l’une a tué le mari violent de l’autre. Coproduite avec le studio nigérian Ebony Life, la série est le fruit de la nouvelle stratégie de Netflix qui souhaite s’implanter sur le continent. Et Nollywood, l’industrie du cinéma nigérian et ses plus de 1 500 films produits par an, semblait être le terrain de jeu parfait.

D’un côté, le deuxième cinéma le plus productif au monde derrière Bollywood. De l’autre, un géant du streaming fort de plus 220 millions d’abonnés à travers le monde. Pour beaucoup, il semblait écrit que Netflix et Nollywood allait faire bon ménage. Surtout pour pallier les difficultés que rencontre le cinéma nigérian, notamment en ce qui concerne la distribution des films.

Coréalisateur de Blood Sisters, Kenneth Gyang connaît ces problèmes par cœur et il en est persuadé, Netflix a pu en arranger certains : « Je me souviens quand j’ai réalisé mon premier film, qui s’appelle Confusion Na Wa. Ça a été un succès international : il a même remporté le prix du meilleur film aux Africa Movie Academy Award. Mais au Nigeria les distributeurs n’en voulaient pas. Ils ne veulent pas de films trop provoquants. À l’inverse, Netflix nous a permis à nous, réalisateur, de distribuer nos films. »

Critique de films au Nigeria, Precious Nwogu a longtemps pensé que le géant du streaming serait le « sauveur de Nollywood » et que la plateforme allait donner le champ libre à des projets moins connus. Depuis, elle a déchanté.

En cause, les contrats de coproduction passés avec de gros studios nigérians, comme Ebony Life, le studio derrière Blood Sisters : « C’est comme donner de la visibilité à des films qui en ont déjà. Beaucoup d’autres réalisateurs moins connus ne sont pas approchés par Netflix. »

Autre problème : selon le média The Verge, Netflix ne paierait que de 10 000 à 90 000 dollars pour les productions africaines. Très loin des 500 millions de dollars promis à la Corée du Sud pour ses films.

La série traite de thèmes que beaucoup de personnes expérimentent dans leur vie, elle évoque les relations intra-familiales, les violences physiques. Elle parle d’amour et de la question de l’engagement. Ce que j’aime aussi beaucoup dans cette fiction, c’est qu’elle montre les disparités socioéconomiques en Afrique. Elle montre des personnes très riches comme des personnes très pauvres, les deux faces d’une même réalité.

Mo Abudu, la directrice du studio de production nigérian, Ebony Life qui produit la série

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