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RDC: tensions communautaires, sujet tabou lors d’une table ronde à Lubumbashi

(FILES) This file photograph taken on January 13, 2021, shows a general view of Lubumbashi eastern Democratic Republic of Congo (DRC), the second-largest city in DRC and its economical capital through mining activity. - Separatist insurgents attacked two military camps in the Democratic Republic of Congo's main mining centre of Lubumbashi on February 14, 2021, civil society sources said. The city is "still not calm" after the attacks by the Bakata Katanga militia, Fortune Mbayo, an official of a network of civil society groups, told AFP. An official source said "the situation is still confused", and residents reported the sounds of gunfire in several districts. (Photo by Samir TOUNSI / AFP)

Les travaux de latTable ronde sur la réconciliation intercommunautaire, lancés vendredi dernier, se poursuivent à Lubumbashi avec, ce lundi 25 avril, les gouverneurs des provinces du Kasaï et du Katanga. Loin des micros et caméras, les discussions ont porté sur ces tensions récurrentes entre communautés Katangaises et Kasaienne. Officiellement, toutes les délégations nient l’existence de telles tensions et préfèrent se focaliser sur la gestion des moto-taxis, souvent associées au parti UDPS du président Tshisekedi, lui-même originaire du Kasaï.

Avec notre correspondante à Lubumbashi, Denise Maheho

Les discussions se déroulent à huis-clos et le terme même de « tensions communautaires » semble tabou. Les gouverneurs des provinces du Kasaï et du Katanga ont constitué deux panels où s’expriment les différents groupes sociaux vivant à Lubumbashi.

Parmi les délégations entendues, celle du Front Commun pour le Congo, FCC de Joseph Kabila. Le Professeur Mande Mutombo en est le coordonnateur provincial. Il nie les tensions communautaires mais reconnait un problème d’intégration de communautés venant d’autres provinces: « Des tensions communautaires dans le Haut Katanga ? Le FCC a dit non, il n’y a pas de tensions communautaires. Il y a tout simplement un problème de non-intégration de ceux qui viennent. C’est juste un frottement apparent. »

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Un autre groupe qui a participé aux discussions est celui des moto-taxis. Ces motocyclistes se disent victimes de discriminations car le maire de Lubumbashi a interdit, récemment, la circulation des motos dans le centre-ville.

Henry Mbuyi est le président de l’association des motocyclistes du Congo: « Un motocycliste crée sa propre entreprise pendant que l’Etat ne lui a rien donné. Mais vous voulez le priver la possibilité de faire tourner sa petite entreprise… Où voulez-vous l’amener ? Nous ne voulons pas ça, nous voulons la paix. »

Ces tensions avaient déjà été dénoncées en 2019 au moment des élections. La société civile avait alors pointé du doigt les hommes politiques comme agents manipulateurs pour monter les communautés les unes contre les autres.

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