Le Cameroun a conclu un accord militaire avec la Russie. Les ministres de la Défense des deux pays l’ont paraphé il y a huit jours à Moscou.
Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
L’accord porte sur un document de 13 pages paraphé, côté Cameroun, par le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo et pour la Fédération de Russie par son homologue, le général Sergueï Choïgou.
Pour l’essentiel et dans l’article 2 de ce document, les deux pays conviennent de l’échange d’opinions et d’informations en matière de politique de défense et de sécurité internationale, de développement des relations dans le domaine de la formation conjointe et l’entrainement des troupes, d’enseignement militaire, de médecine, de topographie ou encore d’hydrographie militaire.
Ils conviennent aussi de l’échange d’expériences, de maintien de la paix et d’interaction dans des opérations de soutien à la paix sous l’égide des Nations unies.
Un accord qui divise
Des termes trop génériques pour de nombreux observateurs qui estiment qu’il faut aller chercher ailleurs que dans ce document pour comprendre la profondeur et les implications de cet accord.
Beaucoup saluent néanmoins le courage de Yaoundé de parapher un tel accord en ce moment à l’heure où la Russie est engagée dans une opération militaire controversée. Et critiquée de par le monde. D’autres voient aussi poindre l’ombre la nébuleuse Wagner, cette milice privée russe dont les actes sont controversés sur le continent.
Mais, pour les plus optimistes, Yaoundé est dans son bon droit d’autant que le pays est tenaillé par de nombreuses crises sécuritaires au nord avec Boko Haram dans les régions anglophones et à l’est du pays. Et la Russie dont la puissance militaire est avérée peut aider, estiment-t-ils.