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Madagascar: le rapport Baroci, une enquête sur la réalisation des promesses du président

À Madagascar, le rapport Baroci du « baromètre citoyen » doit être publié ce mercredi 20 avril. Un outil créé cette année par l’ONG Ivorary pour mesurer la performance des élus, et plus particulièrement des présidents de la République.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Il y a dix jours, les premières données de ce sondage annoncées dans les médias ont déclenché de fortes réactions aussi bien de la présidence, des pro-pouvoirs, que des opposants au régime. L’heure est désormais à l’analyse. C’est un travail minutieux qu’ont réalisé les équipes de l’ONG Ivorary. Ils ont déchiffré le programme présidentiel d’Andry Rajoelina trois ans et demi après le début de son mandat et ont évalué le niveau de réalisation de chaque promesse.

12% de de promesses réalisées

« Par exemple, dans son programme, s’il était question de construire 1 000 écoles, nous on est vraiment descendu sur le terrain pour vérifier combien ont été réalisées. Et c’est sur ces bases que nous sommes arrivés à chiffrer le taux d’achèvement, ou de réalisation, le taux d’activité encore en cours et le taux d’activités qui n’ont pas (encore) démarré. Et c’est comme ça quon a trouvé 11,57% de réalisation », explique Hery Rason, le directeur exécutif d’Ivorary.

Résultat, 12% des promesses ont été réalisées. 40% d’entre elles sont en cours. Une performance médiocre que les électeurs du sondage, réalisé en parallèle de l’évaluation du programme présidentiel ont aussi relevée. « Nous avons également interrogé 1 104 électeurs qui ont considéré le fait que le président et l’exécutif ont été peu efficaces dans la concrétisation de ces engagements initiaux. Néanmoins, à la question, « le président mérite-t-il d’être réélu ? », 53% des personnes interrogées ont répondu « oui » », ajoute le directeur.

« Sensibiliser, éduquer, former »

Un résultat qui interpelle et qu’ont taché d’analyser les politologues. « La mise en place d’infrastructures tape-à-l’oeil, mettre des paillettes plein les yeux, faire des achats de votes, avoir beaucoup de moyens qui vendent une image, une idée, au lieu d’une réalisation, la distribution d’argent et de tee-shirts… Ce résultat prouve que (cette stratégie) fonctionne à Madagascar. Donc ces résultats nous incitent à travailler sur l’électorat, à sensibiliser, éduquer, former sur comment élire les bons dirigeants, sans quoi on se dirige vers l’idiocratie et non la démocratie », résume Hery Rason.

Plus que jamais, à l’approche de l’échéance électorale de 2023, l’ONG martèle que la refonte des règles électorales et le plafonnement des comptes de campagne sont nécessaires pour remettre le débat d’idées au centre des élections.

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