Vendredi dernier, le général Abdel Fatah Al Burhan a pourtant annoncé la libération imminente de membres des Forces pour la liberté et le changement arrêtés il y a plus de deux mois. Une libération annoncée afin de faciliter un éventuel dialogue entre Soudanais.
Selon l’opposition, ils sont plus d’une vingtaine à être incarcérés à la prison de Soba à Khartoum. Des hauts cadres de partis politiques et de la société civile. Parmi eux, Khaled Omar Youssef, ex-ministre du Gouvernement civil, arrêté le 9 février. Ou bien Muhammad al Faki Suleiman, ancien membre du Conseil souverain, arrêté le 13 février. Quasiment tous étaient membres du Comité de démantèlement de l’ancien régime avant leur arrestation.
Pour la première fois lundi, un groupe d’avocats a pu rencontrer cinq d’entre d’eux. Ils n’ont été ni interrogés, ni inculpés, ils ne savent toujours pas pourquoi ils sont là explique Maitre Omar Al Farouk Shumena. « Ils ne savent toujours pas pourquoi ils sont en détention ; tout cela est une violation de la loi. Ils sont frustrés. Et ne comprennent pas que leurs droits soient bafoués de cette façon. C’est du mépris envers ceux qui veulent un changement démocratique. Nous leur avons dit que les autorités avait promis de relâcher les prisonniers politiques ; mais ils n’y croient pas, et pensent que ce ne sont que des paroles en l’air, à des fin politiques. »
Un scepticisme partagé par une partie de la classe politique. Qui voit en cette annonce une tentative du général Al Burhan d’apaiser la tension et mettre fin aux manifestations six mois après le coup d’État des militaires.