En République démocratique du Congo (RDC), les audiences se poursuivent dans le procès en appel des assassins de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Les différents témoins cités par le prévenu Paul Mwilambwe sont passés à la barre de la Haute cour militaire de Kinshasa. Et quasiment tous ont nié avoir joué un rôle dans l’exfiltration de Mwilambwe. Les parties civiles se disent déçues par ces témoins. Retour sur ces audiences.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamada Wa Kamanda Muzembe
Dernier témoin à comparaître ce mercredi, le colonel Mbayo wa Lenge. A la barre, l’homme en tenue de policier, a reconnu avoir appartenu au collège juridique du général John Numbi, mais il a nié avoir joué un quelconque rôle dans l’exfiltration de Paul Mwilambwe, que ce soit depuis les bâtiments de la justice militaire vers l’ANR et ensuite de Kinshasa vers Lubumbashi.
Un témoignage relativement similaire à celui des autres témoins qui l’ont précédé, notamment l’ancien auditeur général militaire Ponde, l’agent de l’ANR Consul Numbi ou encore le général Djadjidja.
Pour les parties civiles, il est impérieux de confronter tous les témoins entre eux et avec le prévenu Mwilambwe, comme nous l’explique, Me Elie Mbikayi Mwamba. « Nous ne pouvons pas accepter que des personnes qui détiennent certaines vérités les cachent et viennent mentir devant la Haute cour militaire. C’est inadmissible et inacceptable ! Voilà pourquoi nous avons formulé cette requête devant la Haute cour militaire pour que ces personnes reviennent. »
La Haute cour militaire a accédé à la requête des parties civiles. La confrontation aura lieu ce vendredi. Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, militants des droits de l’homme de l’ONG La Voix des sans voix, ont été assassinés en juin 2010. Pour la partie civile, il s’agit d’un crime d’Etat.
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