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Burundi: la société civile inquiète des conséquences de l’interdiction des deux-roues à Bujumbura

Residents look on as police and soldiers guard a voting station in Burundi's capital Bujumbura during the country's presidential elections, July 21, 2015. A policeman and civilian were killed in overnight clashes hours before the start of Burundi's presidential elections, already hit by opposition boycotts and protests over President Pierre Nkurunziza's decision to run for a third term. REUTERS/Mike Hutchings TPX IMAGES OF THE DAY TPX IMAGES OF THE DAY
Depuis le 11 mars 2022, le ministère de l’Intérieur a strictement interdit toute circulation des deux-roues à Bujumbura. Une mesure qui a frappé de plein fouet les activités d’une ville qui faisait déjà face à une pénurie récurrente d’essence. Parole et actions pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités (Parcem), l’une des rares organisations de la société civile indépendante active dans le pays, constate que cette mesure a eu de graves conséquences.

Lorsque la décision d’interdire taxis motos, vélos et tuk-tuk à Bujumbura est entrée application il y a un mois, la capitale économique du Burundi connaissait déjà une pénurie de plusieurs biens de première nécessité. Depuis, la situation n’a fait qu’empirer avec une très sévère pénurie d’essence et de gasoil, d’une ampleur jamais égalée de mémoire de Burundais, selon de nombreux témoignages.

Activités au ralenti

« La pénurie de carburant a compliqué les choses. Les activités sont au ralenti. Il y a une inflation explosive des produits alimentaires suite à cette perturbation d’approvisionnement.  Donc, c’est un sentiment d’amertume et c’est un sentiment de résignation. Les gens bougonnent et ne savent à quel saint se vouer », explique le président de Parcem, Faustin Ndikumana.

Conséquences de cette décision : les activités sont quasiment paralysées à Bujumbura. Ceux qui ont des véhicules passent le plus clair de leur temps à faire la queue devant une station d’essence. Ceux qui n’en ont pas doivent marcher pendant des heures pour aller au travail et retourner à la maison.

Sonnette d’alarme

Faustin Ndikumana tire donc la sonnette d’alarme : « Le gouvernement devrait vraiment se pencher, approfondir cette question avant qu’elle n’atteigne son paroxysme parce que la situation est de plus en plus inquiétante, voire alarmante même. »

Contacté par RFI hier soir, le ministre burundais de l’Intérieur et de la sécurité publique, le général Gervais Ndirakobuca s’est refusé à tout commentaire.

À lire aussi : Burundi: après la «réouverture» de la BBC, «des progrès lents et limités» pour RSF

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