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Tunisie: réaction des victimes de la révolution après l’annonce de l’indemnisation

Un décret que les victimes n’osaient plus espérer a été publié ce weekend. Le président Kaïs Saïed a confirmé l’indemnisation des familles des blessés et morts de la révolution sous Ben Ali. Un geste symbolique à l’occasion de la fête des « martyrs » -en référence aux nationalistes tombés sous les balles françaises lors d’un soulèvement en 1938. Ce sont 129 blessés, 634 personnes tuées, pendant la révolution qui sont officiellement reconnues. Un dossier qui était en attente depuis plusieurs années.

Pour Abdelhamid Saïed, militant, blessé à l’époque, cette décision est un soulagement : « C’est une bonne démarche de la part de Kaïs SaÏed que les gens accèdent à leurs droits. Mais nous aimerions que le décret se concentre plus sur les aspects moraux et symboliques. Les victimes et les familles avaient trois types de revendications : les demandes matérielles liées aux compensations, les soins des blessés et puis l’aspect symbolique, c’est ce qui est le plus important à mon avis. »

Cela ne va pas assez loin

Mais pour certains, le décret ne va pas assez loin. « C’est bien d’indemniser les blessés et les martyrs de la révolution, mais le reste… Il y a les persécutés, les victimes de l’ancien régime que ce soit le régime de Bourguiba ou de Ben Ali. Ceux-là n’ont pas été pris en compte dans de toutes les façons le processus de la justice transitionnelle qui est un processus qui est garanti par la Constitution il a été pratiquement abandonné », estime Abderrazak Kilani opposant et ancien président de l’instance générale des martyrs et des blessés de la révolution.

Près de 1 500 personnes s’estimeraient exclus à tort de cette liste.

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