Les préparatifs des élections législatives prévues le 31 juillet 2022 sont en cours, cruciaux avant la présidentielle de 2024. Face à la majorité de Benno Book Yaakaar, on retrouve plusieurs coalitions de l’opposition, dont Yewwi Askan Wi autour d’Ousmane Sonko. Il faudra aussi compter avec la récente coalition formée par des personnalités de la société civile autour de Fadel Barro, ancien coordonnateur du mouvement citoyen Y’en a marre, qui défend une manière de faire la politique « autrement ».
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
Les élections locales de janvier dernier étaient une première pour « Jammi Gox Yi », « la paix des territoires » en wolof. Bilan des courses : avec des candidats dans trente communes, la coalition revendique 5% des suffrages exprimés, et la victoire dans deux mairies après une campagne « avec les moyens du bord ».
Pour Fadel Barro, il faut poursuivre sur cette lancée. Le mot d’ordre est de prendre en compte les Sénégalais « qui appartiennent au parti de la dépense quotidienne » : « Depuis l’indépendance on nous fait croire que pour faire de la politique il faut de l’argent, mais réveillons-nous ! Ils nous trompent pour qu’on n’entende pas nos voix. Nous appelons la jeunesse sénégalaise à se lever, à se battre contre le poids de la junte. L’éducation doit être gratuite et accessible à tout le monde, la santé doit être gratuite et accessible à tout le monde ! »
Les priorités de Jammi Gox Yi : lutter contre les inégalités sociales, pour l’égalité des chances, pour l’État de droit. Selon Olivier Boucal, inspecteur du Trésor et membre de la coalition, les députés « ont failli » à leur mission : « Les députés sont justement à la solde des partis et non de la nation. Ils représentent des intérêts de camps, de caste, de partis au sein du Parlement au lieu de répondre aux préoccupations des citoyens. »
Première étape en vue des législatives, la collecte de parrainages. La jeune coalition s’est fixée l’objectif de 60 000 signatures.