Le procureur Hissein Saleh Arabi et le juge d’instruction Galia Dogo Hassaballah ont été molestés vers 6h30 du matin, ce dimanche 27 mars 2022, par des soldats se présentant comme appartenant à la commission de désarmement. Une agression qui a eu lieu alors que deux syndicats de magistrats sont en grève « sèche et illimitée » pour exiger davantage de sécurité, après justement l’agression d’un confrère.
C’est une programmation annoncée d’actes ostentatoires contre les magistrats tchadiens, ce ne sont pas des faits fortuits. Ça a été pensé, encadré pour frapper l’existence du pouvoir judiciaire dans ce pays. Nous nous n’allons pas nous laisser faire, nous sommes décidés à faire en sorte que le corps judiciaire soit respecté. Nous sommes détenteurs d’un pouvoir, ils nous en veulent. Les militaires ils s’ingèrent dans nos attributions par ce qu’eux-mêmes, ils pensent qu’ils ont des armes, mais ils détiennent un certain nombre de pouvoirs, mais les juges qui sont des civils exercent des pouvoirs qui dépassent les leurs, c’est ça le problème. C’est non seulement un acte d’intimidation, moi je crois que les gens ne veulent pas du pouvoir judiciaire dans ce pays. J’ai déjà annoncé qu’il y aura des actes pires que cela, nous ne serons jamais surpris lorsqu’il y aura des assassinats, mais nous ne nous laisserons pas faire, quoique cela nous coûte, quoi qu’il advienne également.
Djonga Arafi, secrétaire général du syndicat des magistrats du Tchad