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Tchad: un mois après des violences intercommunautaires de Sandana, les familles réclament justice

Au Tchad, plus d’un mois après le massacre du 9 février 2022, qui a opposé éleveurs et agriculteurs et occasionné une douzaine de morts à Sandana dans la région du Moyen-Chari, au sud du Tchad, la procédure judicaire annoncée par les autorités n’avance pas. Les cinq personnes arrêtées n’ont pas été traduites devant les tribunaux. Les avocats des victimes dénoncent l’inaction des pouvoirs publics.

Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako

Devant la presse de Sarh dans le sud du pays, maître Midaye Guérimbaye, un des défenseurs des victimes du massacre qui a eu lieu début février à Sandana, a tenu à rappeler que la justice tchadienne doit s’assumer : « Aujourd’hui, les yeux sont tournés vers notre justice qui doit monter sur les grands chevaux pour restaurer définitivement l’autorité de l’État, et ce sans complaisance. »

C’est la moindre des choses, estiment les avocats des victimes, qui regrettent de ne pas être tenus informés de l’avancée de la procédure judiciaire. « Nous apprenons, au même titre que l’homme de la rue, que les présumés auteurs et complices sont arrêtés et placés en détention, sans autre précision. Ce qui pose certaines questions fondamentales du droit qui détermine le procès équitable dans ce qu’il convient d’appeler le massacre de Sandana : quels sont les présumés auteurs, coauteurs ou complices ? Sous quelle autorité et quelle juridiction sont-ils placés et avec quelles garanties ? », s’interroge maître Midaye Guérimbaye.

Depuis le massacre de février, plusieurs délégations du pouvoir et de l’opposition, se sont rendues à Sandana. Le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, était quant à lui dans la province, il y a dix jours. Il a rencontré des représentants des familles de victimes et promis que la justice fera son travail.

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