De hauts responsables travaillant à la Cnaps, la Caisse nationale de prévoyance sociale autrement dit la caisse nationale de retraite, dont son directeur général, ont été placées en détention préventive dans la nuit de mardi à mercredi. Ils sont soupçonnés entre autres de détournements de fonds par le BIANCO, le Bureau national anti-corruption.
avec notre correspondante à Antananarivo, Laure Verneau
Le directeur général de la Cnaps, le président et trois membres du conseil d’administration sont actuellement placés sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora, à Antananarivo.
Les chefs d’accusation sont lourds : détournement de deniers publics et complicité, abus de fonction, conflit d’intérêt, cadeaux illicites blanchiment de capitaux.
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Le procureur général du PAC, le pôle Anticorruption, explique que « les premières investigations du Bureau national anti-corruption, le Bianco, ont révélé des mouvements suspects sur les comptes bancaires des prévenus, avec une vente de terrain à un prix exorbitant consentie par le directeur général, et dans les jours qui ont suivi la vente, des commissions atteignant les 200 000 millions d’ariary chacun.
Le PAC continue à présent les investigations jusqu’au procès, comme le veut la procédure.
Hormis cette vente de terrain, la Cnaps a aussi fait un prêt en janvier 2021 de 11 milliards d’ariary à la CUA, la Commune urbaine d’Antananarivo. Mercredi, le maire de la capitale a reconnu publiquement cet emprunt auprès de la Caisse nationale de retraite, mais s’est défendu de toute illégalité concernant la procédure de ce prêt. Ce prêt porte sur le rachat d’une entreprise, devenue depuis la Société municipale de gestion digitale, qui gère des parkings et des parcs de stationnement de la capitale.
À ce stade, le PAC n’est pas encore saisi, précise le procureur général, mais le Bianco a ouvert une enquête sur cette affaire.
L’année dernière, l’ancien directeur général de cet établissement public et un ancien Premier ministre ont été condamnés respectivement à 10 ans et 5 ans de prison pour avoir détourné des millions d’euros au sein de la CNAPS entre 2010 et 2018.
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