Au Kenya, la campagne présidentielle est désormais bien lancée. Après Raila Odinga samedi dernier, c’était au tour de William Ruto d’être officiellement investi mardi 15 mars par son parti politique, l’United Democratic Alliance (créé en décembre 2020). Au stade de Kasarani, à Nairobi, et devant plus de 5 000 délégués politiques, William Ruto ne s’est pas privé de critiquer l’administration actuelle, sous les applaudissements de ses soutiens.
Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard
Le stade de Kasarani a été envahi ce mardi par une foule vêtue de jaune et de vert, les couleurs de l’United Democratic Alliance. Des milliers de personnes sont venues soutenir William Ruto. Le candidat a été investi sous les applaudissements. « J’accepte cette nomination pour être le candidat de l’UDA à la présidentielle de cette année. »
Dans un discours qui a duré près d’une heure, il a rappelé son axe de campagne : défendre le « petit peuple » face aux dynasties politiques que représentent Kenyatta et Odinga. « Ce parti est celui des débrouillards, celui où l’on ne vous demandera pas le nom de votre père ou les détails de votre compte en banque. C’est le parti de tous les Kényans, celui de chaque trajectoire de vie. »
Il n’a d’ailleurs pas manqué de tacler ses opposants, évoquant notamment le projet de changement de la Constitution porté par Kenyatta mais pour l’heure le BBI est suspendu.
« Ils nous l’ont dit, ils veulent remettre sur la table le monstre du BBI, ils veulent créer une présidence autoritaire. Nos opposants pensent que ce pays appartient à ceux au pouvoir, ils croient à l’impunité, ils croient aux monopoles, ils croient aux cartels. »
Après cette journée, la campagne est officiellement lancée pour William Ruto. Mais il lui reste encore à finaliser ses alliances politiques. Et surtout, à choisir son colistier, qui sera candidat à la vice-présidence.
Il avait été exclu du parti Jubilee fin février à cause de l’alliance entre Raila Odinga et Uhuru Kenyatta alors qu’il était initialement destiné à succéder à l’actuel président, qui ne peut pas se représenter. Mais Kenyatta a finalement apporté son soutien à son ancien rival.