Selon les autorités éthiopiennes, cette vidéo particulièrement horrible a été tournée fin février dans la région où se trouve le barrage de la Grande renaissance éthiopienne. Il s’agit de la mise à mort de civils tigréens par des soldats de l’armée fédérale et des miliciens amharas.
C’est une séquence de cinq minutes, particulièrement épouvantable. On y voit une foule de soldats et de civils armés, d’autres non armés, parlant l’Amharique et rassemblés autour d’un bûcher fait de bois et de paille. Et on y voit des hommes attachés être tout simplement jetés dans le feu, l’un d’eux étant manifestement encore vivant, sous les moqueries et les injures de l’attroupement.
La circulation de cette vidéo, à partir de vendredi, a provoqué une vague de dégoût, aussi bien dans la diaspora que dans le pays. Au point que le gouvernement lui-même a aussitôt qualifié la scène « d’acte particulièrement horrible et inhumain » commis contre « des civils innocents », a-t-il dit. Il a aussi situé le lieu du crime : un village de la région sensible du Benishangul-Gumuz, dans l’ouest du pays, entre la capitale et le barrage de la Grande Renaissance. Plusieurs gouvernements étrangers ont également fait part de leur horreur devant cette vidéo.
La Commission éthiopienne des droits de l’homme a quant à elle apporté ses propres précisions : le crime aurait eu lieu le 24 février, en représailles d’une embuscade meurtrière tendue à des militaires, la veille. Selon elle, les victimes incinérées auraient été des Tigréens d’abord fusillés sous prétexte qu’ils étaient des assaillants. Huit, en tout, plus un autre qui n’était effectivement pas mort lorsqu’il a été jeté dans le feu.