Pour tenter de le percer, le ministre malien des Affaires étrangères, en grand équipage, va mener une ambassade aujourd’hui et demain vendredi à Nouakchott.
Etant rappelé que les autorités mauritaniennes ont accusé l’armée malienne de « crimes récurrents » contre leurs ressortissants, suite à la disparition de plusieurs dizaines d’éleveurs mauritaniens sur le sol malien ces deux derniers mois, Bamako ne mégote pas pour élucider cette énigme des éleveurs disparus des confins de la Mauritanie et du Mali. Et pour cause ! En ces temps de sanctions de la Cédéao contre lui, la Mauritanie est un vrai cordon ombilical pour le Mali.
A Bamako, plusieurs journaux, comme par exemple L’Essor, signalent que le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, a échangé avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, et ce journal se borne à rapporter le communiqué de la présidence faisant état de la volonté du Mali « d’engager des actions vigoureuses pour raffermir davantage la fraternité et la coopération (avec la Mauritanie) notamment dans le domaine de la gestion (de la frontière commune), de la défense et de la sécurité des personnes et des biens ». Dans ce communiqué, les autorités maliennes de transition condamnent « énergiquement ces actes criminels » et trouvent, « une fois de plus, troublant la survenance de ce genre d’incident malheureux », pointe L’Essor.
La ligne de vie Bamako-Nouakchott
Cette affaire, en tout cas, trouble également une partie de la presse… dans la sous-région comme en France. Sur son papier, au Burkina Faso, Wakat Séra couche « le mystère des disparus de la frontière ». Car l’enjeu est de taille, pointe ce quotidien ouagalais, « avec la Guinée, la Mauritanie et son port, est devenue une véritable bouffée d’oxygène pour le Mali, pays enclavé sans littoral, dont les dirigeants ont engagé un bras-de-fer avec la communauté internationale ». Alors ? Alors « plus vite la lumière sera faite sur ces disparitions d’éleveurs mauritaniens, mieux cela vaudra pour le Mali qui crie à la machination ourdie par des officines qui verraient d’un mauvais œil, ses relations avec la Mauritanie », explique Wakat Sera.
Attention, prévient, en France, le site Mondafrique, « une brouille avec la Mauritanie serait pour la junte militaire (malienne) une vraie façon de se tirer une balle dans le pied ». Comme le souligne ce journal en ligne, « ces tensions surviennent au plus mauvais moment. La Mauritanie dont l’armée est une des plus performantes du Sahel, est un pays frontalier du Mali, sans jamais avoir été membre de la Cédéao, cette organisation régionale qui a condamné le coup d’état à Bamako. La Mauritanie n’applique donc pas les sanctions mises en œuvre par la Cédéao en janvier dernier. Le port de Nouakchott, dans ces conditions, constitue désormais une voie d’accès essentielle pour le Mali », souligne Mondafrique.
Meurtriers effondrements ivoiriens
Deux immeubles écroulés en Côte d’Ivoire, deux de plus, treize morts en deux semaines. Au bas mot… Et cet étonnant article de L’Observateur Paalga. Choisissant le parti d’en rire, ce quotidien burkinabè ironise sur « nos ancêtres les Gaulois (qui) avaient une grande hantise : que le ciel leur tombe sur la tête. Il est vrai qu’à leur époque, ils ne pensaient pas aux toits de leurs maisons, les constructions à plusieurs niveaux n’étaient d’ailleurs pas légion, pour ne pas dire qu’elles étaient inexistantes. Pour nous autres Africains, par ces temps qui courent, la grande peur est qu’un immeuble s’écroule sur nous ». L’Observateur Paalga, toutefois, pointe « les sables mouvants de la corruption » dans cette affaire…