Le président Kenyatta a ordonné un recensement de l’ensemble des conducteurs de motos taxis à travers le pays et la plus grande sévérité à leur égard. Des centaines d’arrestations ont eu lieu. Cela fait suite au scandale provoqué par la vidéo de l’agression d’une jeune femme par plusieurs chauffeurs de moto taxi.
Avec notre correspondante à Nairobi, Florence Morice
La vidéo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit une jeune femme, hurlant au volant de sa voiture ouverte, en train de se faire agresser et partiellement déshabiller par plusieurs chauffeurs de moto-taxis, visiblement après un accident. Un acte qualifié de « cruel, inhumain » et « barbare » par Martha Koome la responsable du pouvoir judiciaire kényan.
Face au tollé, le président Kenyatta a réagi avec vigueur. Il a demandé aux forces de l’ordre « d’utiliser les instruments de la loi pour punir les auteurs ». Seize personnes ont déjà été arrêtées. Le chef de l’Etat a également ordonné que tous les chauffeurs de moto-taxis se fassent de nouveau enregistrer auprès des autorités, sous peine de sanction. Cette activité « n’est pas une licence pour déshabiller et retirer la dignité de nos femmes », a lancé le président.
24h plus tard, 200 chauffeurs avaient déjà été arrêtés et le mouvement ne faiblit pas. Au point que les motos taxis se font rares dans la capitale. Beaucoup d’entre eux ayant renoncé à sortir de peur d’être interpellés. De quoi compliquer les déplacements dans Nairobi mais aussi paralyser le secteur de la livraison à domicile très développée dans la capitale. De quoi aussi ternir encore davantage l’image de cette profession décriée au Kenya et classée en 2019 par le ministère de l’Intérieur comme « menace pour la sécurité nationale ».