Même si elles sont nombreuses à occuper des postes à responsabilité, les femmes manquent de visibilité dans les médias, et plus globalement dans l’espace public. Pour promouvoir leurs compétences, la nouvelle plateforme internet « les Expertes Sénégal », ambitionne de recenser ces professionnelles, dans tous les domaines : entreprise, droit, éducation, santé, sport. Un annuaire gratuit, notamment à destination des journalistes.
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
Elle est l’une des premières à avoir créé une fiche sur la plateforme des «Expertes Sénégal» : Ndèye Biteye est directrice de Simplon, entreprise qui propose des formations aux métiers du numérique : « quand vous regardez les grandes émissions, sur cinq hommes, il y aura peut-être une femme. Donc on est vraiment sous-représentée dans la sphère médiatique et aujourd’hui, je pense que c’est à nous de nous imposer, pourquoi pas d’aller nous-mêmes au devant des médias et ne pas attendre en fait que les médias nous sollicitent. »
Selon une étude du Global Media Monitoring Project, les femmes ne représentent que 13% des personnes invitées à s’exprimer dans les médias traditionnels au Sénégal. Ce qui pose un problème d’identification, explique Yaye Fatou Sarr, responsable du projet « les Expertes » à l’association « Social Change Factory » : « Traditionnellement, les femmes sénégalaises n’aiment pas se mettre au devant de la scène à travers les médias. le second blocage est dû au fait que les journalistes ont plus tendances à se retourner vers les hommes que vers les femmes. »
Un annuaire des Expertes existe déjà en France, en Tunisie et en Algérie. Mais il n’y a pas de « profil type » : « nos cibles sont effectivement les femmes intellectuelles mais également les femmes non instruites. Vous pouvez rencontrer à l’intérieur du pays une femme qui vend des fruits après les avoir cultivés. Et bien cette femme-là a une expertise entrepreneuriale. »
La plateforme sera officiellement lancée ce jeudi 10 mars. Ses responsables espèrent l’inscription d’au moins 200 « Expertes » durant la première année.