En Côte d’Ivoire, le président de l’Africa Sports d’Abidjan, l’un des clubs de football les plus renommés du pays, a annoncé ce samedi qu’un entraineur avait été suspendu et exclu courant février à la suite d’une enquête sur des accusations de chantage et de harcèlement sexuels. Des joueuses de l’équipe féminine auraient été victimes de cet entraîneur et parmi elles, des mineures.
Avec notre correspondant à Abidjan, François Hume-Ferkatadji
L’entraîneur, qualifié de « stagiaire », sous le coup d’accusations de harcèlement et chantage sexuels, a donc été finalement révoqué.
Dans un communiqué, le président du club indique que « les déclarations et les messages électroniques obtenu dans le cadre de l’enquête administrative discrètement menée auprès des athlètes, inclinent aujourd’hui à une forte probabilité de l’effectivité des faits allégués ».
Le coach, au contact de l’équipe féminine depuis quelques mois, est accusé d’avoir envoyé des dizaines de messages à plusieurs joueuses en réclamant des actes sexuels en échange de certaines faveurs sportives comme du temps de jeu ou des maillots.
Le club a rendu public sa décision samedi, mais la sanction remonterait, selon le communiqué officiel, au 16 février dernier, soit deux semaines avant la publication de l’enquête de Romain Molina, le journaliste qui a révélé l’affaire. Ce dernier affirme pourtant que l’entraineur était encore en place jusqu’à récemment.
« Le coach Touré Macadi n’a pas été écarté le 16 février dernier, assure le journaliste à RFI. J’en tiens pour preuve l’entretien que j’ai eu avec le président de la section féminine de l’Africa Sports. Il me dit que c’est des mensonges, qu’il s’est excusé devant le groupe, qu’il y a eu une réunion, qu’aucune joueuse n’a rien dit, me disant « j’ai besoin de preuves » – je tiens à préciser que j’ai les audios de cela -, « c’est un mensonge, on va attaquer ceux qui mentent, il a dragué une joueuse, la joueuse l’a reconnu, mais la drague c’est pas interdit par la loi. » [Le coach] était aux entraînements ce que les joueuses m’ont confirmé. Donc cette date du 16 février est un mensonge. »
24 heures après la publication de l’enquête, le 28 février dernier, la présidente du comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football, Mariam Dao Gabalan, avait annoncé l’ouverture d’une enquête. Depuis une affaire de pédo-criminalité visant le président de la Fédération haïtienne de football, Romain Molina a révélé plusieurs affaires de violences sexuelles dans le sport, au Mali, au Gabon ou encore aux Comores.