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Guerre en Ukraine: des jeunes Africains racontent leur exode et appellent leurs gouvernements à l’aide

Parmi les populations qui fuient les bombardements russes, il y a également d’Africains venus travailler ou étudier en Ukraine. Les témoignages se multiplient. Des pays s’organisent pour rapatrier leurs ressortissants, et des Africains vivant dans les pays voisins tentent de venir en aide à leurs compatriotes.

Après d’énormes difficultés, Mamady Keïta, étudiant Guinéen a réussi traverser la frontière polonaise avec deux Ghanéens et un Algérien. Il est sain et sauf, mais n’a plus de passeport, il lui a été volé durant son périple. Le jeune Guinéen en appelle à la responsabilité et à l’implication des autorités africaines pour protéger leurs ressortissants. 

Mamady Keïta: il faut que les pouvoirs publics en Afrique se mobilisent pour aider les frères qui sont bloqués en Ukraine

Certaines initiatives personnelles voient le jour pour venir en aide aux Africains qui tentent de fuir l’Ukraine. Par exemple celle de ces deux Congolais qui résident en Pologne et qui ont décidé de louer un minibus pour aller chercher les Africains bloqués à la frontière.

La ligne est mauvaise, car le minibus file sur l’autoroute. De retour de Medyka, à la frontière ukrainienne, direction Cracovie, en Pologne. 260 kilomètres. Yuga Buassa et Degaulle Mapasi sont Congolais. Ils vivent et travaillent à Cracovie et ont décidé, sur leurs fonds personnels, de louer un minibus : « On a décidé de faire un geste vu que les autorités tardaient à agir. Et étant donné les appels à secours que nous avons reçu, les difficultés que vivaient les compatriotes et les Africains en général, on s’était dit que c’était bien de faire un petit geste pour aller récupérer le plus de monde qu’on pouvait. »

Congolais des deux rives, Kényans, Ghanéens… Dix-sept Africains sont montés dans le minibus qui les ramène à Cracovie, où ils seront logés et nourris par une mission catholique, qui a souhaité les prendre en charge. Parmi eux, Dan Ilunga : originaire du Congo-Kinshasa, il étudiait l’informatique à Ternopil, en Ukraine.

« On a été maltraité, pas que les Noirs, tous les étrangers »

Le prix et la rareté des taxis n’a pas été sa seule difficulté : « On a été maltraité, pas que les Noirs, tous les étrangers. Les étrangers avaient leur côté et les Ukrainiens avaient le leur. Tout était bien coordonné chez eux, ils passaient. On avait déjà tout organisé chez eux. Mais du côté des étrangers, c’était compliqué. Leur façon de nous parler était dure, leur façon d’agir était dure. Il n’y avait pas de respect. Et ça venait de la part des policiers. »

Dan Ilunga a passé une nuit dans une famille polonaise, qui a bien voulu l’accueillir, avant de prendre la route de Cracovie, d’où il organisera la suite de son voyage. Yuga Buassa et Degaulle Mapasi promettent que, si le besoin s’en fait sentir, ils loueront un nouveau véhicule et reprendront la route.

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Des Tunisiens rapatriés

Des dizaines de Tunisiens, en majorité des étudiants, sont arrivés dans la nuit de mardi à mercredi à Tunis, après avoir fui la guerre en Ukraine. Ils ont été rapatriés à bord d’un avion militaire, lors d’un deuxième vol d’évacuation affrété par la Tunisie. Après un long et périlleux périple via la Pologne, ils ont été accueillis à l’aéroport par leurs proches soulagés. 

Ils sont en larmes ou souriants mais l’émotion est palpable sur le visage des jeunes Tunisiens qui enlacent leurs proches à l’aéroport de Tunis. Ce sont pour la plupart des étudiants en médecine ayant fui la ville ukrainienne de Dnipro touchée par la guerre.

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