L’Algérie cherche à renforcer sa position de fournisseur de gaz au vieux continent, à l’heure où les européens s’inquiètent des répercussions de la crise ukrainienne sur la livraison du gaz russe.
Le géant public des hydrocarbures Sonatrach est prêt à fournir davantage de gaz à l’Europe en cas de baisse des exportations russes. Ce gaz sera éventuellement acheminé notamment via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie.
La société publique algérienne est disposée à soutenir « ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles » et donc sa disposition à transporter plus de gaz naturel ou liquéfié vers l’Europe, annonce le patron de Sonatrach, Toufik Hakkar.
Ces déclarations faites dimanche au quotidien algérien Liberté conditionnent cependant cette offre à la disponibilité de volumes excédées « après satisfaction du marché nationale » et des « partenaires étrangers », ajoute le PDG algérien.
L’Algérie capable de remplacer la Russie ?
Selon lui, le gazoduc Transmed pourrait servir à augmenter les approvisionnements du marché européen. Ce gazoduc peut transporter jusqu’à 32 milliards de m3 par an, une capacité quatre fois plus grande que celle du gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne. Transmed exporte actuellement un maximum de 22 milliards de m3, une capacité qui pourrait être donc augmentée de 10 milliards de m3 supplémentaires.
Mais selon plusieurs experts, l’Algérie ne pourrait pas à elle seule compenser une baisse d’approvisionnement de gaz russe surtout à court terme. « Au grand maximum, elle pourrait fournir à l’Union européenne 2 ou 3 milliards de m3 de plus », estime Abdelmajid Attar, l’ancien ministre algérien de l’Énergie, rapporte l’AFP.
Une réunion extraordinaire du Conseil des ministres européens en charge de l’Énergie doit se tenir ce lundi à Bruxelles, alors que plusieurs pays européens dépendent fortement de la Russie pour leurs importations de gaz.