C’est un minerai qui entre dans la composition d’un métal du quotidien qui vaut désormais de l’or. La bauxite est à la base de l’aluminium, dont le prix atteint des sommets sur les marchés. La Guinée est le premier pays exportateur de ce minerai au monde et il vient de connaître des changements politiques majeurs.
Sans ce minerai, pas d’aluminium. Il est essentiel à sa fabrication et l’une de ses sources a bien failli se tarir brusquement. C’était la crainte, en tout cas, des marchés qui, avec le coup d’État du 5 septembre dernier en Guinée, ont imaginé le pire : une rupture de la chaîne d’approvisionnement.
Le pays détiendrait le quart, voire même, selon certaines sources, le tiers des réserves mondiales de bauxite. C’est le deuxième producteur mondial, juste derrière l’Australie. La chute d’Alpha Condé et l’avènement de la junte au pouvoir ont provoqué une montée en flèche du cours de l’aluminium. Au lendemain du putsch, le prix du métal avait atteint son plus haut niveau depuis 10 ans. À la Bourse de Londres spécialisée dans les métaux, la tonne se négociait à 2 950 dollars le 13 septembre 2021. Les actions des principaux producteurs chinois, russes et australiens gagnaient entre 2 et 14%.
Si en 2020, la Guinée a exporté 82,4 millions de tonnes de bauxite, les chiffres pour l’année 2021 ne devraient pas être moins élevés, selon une source au sein de l’industrie minière guinéenne. Aucune donnée officielle encore, mais la production n’a pas fléchi.
Le scénario catastrophe – le blocage de la chaîne d’approvisionnement – n’a finalement pas eu lieu. La transition guinéenne qui s’est installée depuis n’a pas rebattu les cartes de l’exploitation minière. Résultat, une nette stabilité des cours de la bauxite depuis 2016, qui s’achète entre 28 et 32 dollars la tonne. Ni augmentation, ni baisse du prix d’achat, mais cela pourrait changer à l’avenir.
Le secteur minier devrait connaître un développement intense dans les prochaines années, avec l’exploitation de nouveaux sites. Surtout, la demande russe pourrait être affectée par les sanctions européennes. Le deuxième producteur d’aluminium au monde est entré en guerre contre l’Ukraine. Si la production mondiale de ce métal baisse, les besoins de bauxite et son prix pourraient connaître la même évolution.