La Cour de répression des infractions économiques et financières a inculpé trois anciens ministres d’Alpha Condé pour « détournement et complicité de détournement de deniers publics » dans l’affaire dite « Nabayagate ». Près de 50 millions de dollars auraient été détournés des fonds publics.
Parmi les personnalités citées dans ce dossier figurent Ismaël Dioubaté, ancien ministre du Budget, inculpé et placé sous mandat de dépôt ; Tibou Camara, l’ex- ministre de l’Industrie et porte-parole du gouvernement d’Alpha Condé a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire. Et la principale mise en cause dans ce dossier, Zenab Nabaya Dramé, ancienne ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, pour la gestion de son département entre 2014 et 2018, est actuellement en France.
Cette affaire remonte à novembre 2020. Une commission de lutte contre la corruption, rattachée à la présidence d’Alpha Condé, épingle la gestion financière de la ministre de l’Enseignement technique, Zenab Nabaya Dramé, entre 2014 et 2018. D’après cette commission, cette responsable cumule près de 28 milliards de GNF non justifiés et plus de 100 milliards de GNF de déficit d’un précédent poste de directrice administrative et financière. En cause par exemple, de présumés fonds destinés à l’achat d’équipements pour des écoles qui auraient été détournés. Au total, la ministre aurait détourné près de 50 millions de dollars.
L’affaire Nabayagate est révélée par le site d’information Guineenews. La ministre Zenab Nabaya avait poursuivi trois journalistes qui ont enquêté sur ce dossier pour diffamation. Cette affaire aux ramifications complexes, qui implique plusieurs départements du gouvernement, est restée pendante devant la justice.
Il faut attendre septembre 2021, à la faveur du renversement d’Alpha Condé, pour que le dossier revienne sur la table des juges. Créée en décembre, la Crief reprend le dossier en main. Et ouvre une information judiciaire. Les investigations sont toujours en cours et d’autres personnalités pourraient bien être auditionnées par les juges d’instruction.