L’engagement français au Sahel est en discussion, ce mardi 22 février, à l’Assemblée nationale. Le gouvernement fera une déclaration sur le sujet, puis les différents groupes s’exprimeront. Un débat sans conséquences puisque Emmanuel Macron a déjà décidé de retirer les troupes françaises du Mali. Si pour tous les candidats à la présidentielle, ce départ des soldats tricolores était inévitable, ils critiquent la stratégie du chef de l’État.
L’annonce du départ des troupes françaises du Mali la semaine dernière a valu à Emmanuel Macron une volée de critiques de la part de ses adversaires politiques. De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, tous les candidats font le même constat : le président français n’a pu que s’incliner face à la junte au pouvoir à Bamako, souligne Julien Chavanne, du service politique de RFI. Un « échec » du chef de l’État pour la candidate socialiste Anne Hidalgo, une « humiliation » aux yeux de Valérie Pécresse, du parti Les Républicains. Jean-Luc Mélenchon a lui dénoncé la « bêtise » et la « désinvolture » des responsables civils ; le communiste Fabien Roussel y a ajouté une critique de la « Françafrique ».
Pour les prétendants à l’Élysée, la France ne pouvait plus rester au Mali. L’armée française s’est « embourbée dans un conflit tribal », juge Éric Zemmour. Les soldats tricolores auraient dû partir il y a déjà plusieurs années, ajoute sa rivale, Marine Le Pen.
Et maintenant, que faire au Sahel ? Là, les candidats sont moins bavards. Éric Zemmour propose de mener ce qu’il appelle une « guerre de corsaires », des opérations au coup par coup sur le modèle de Serval.
Un « débat » sans conséquence
Parmi les trois candidats à la présidentielle qui sont aussi députés, seul le leader de la France Insoumise devrait profiter de la tribune, ce mardi, pour livrer un nouveau réquisitoire contre la politique extérieure et militaire d’Emmanuel Macron, explique François Mazet, du service Afrique de RFI. Preuve de l’importance toute relative de ce débat, un exercice formel qui arrive après la prise de décision organisée au niveau de la présidence avec les dirigeants européens et africains. Plusieurs orateurs devraient d’ailleurs critiquer le fait que le Parlement n’ait été ni associé ni consulté.
Du côté de la majorité, on tentera de valoriser le bilan de Barkhane : la montée en puissance – malgré tout – de l’armée malienne et le fait d’avoir empêché l’effondrement de ce pays.