En marge du sommet UE-UA, le Premier ministre belge et son homologue congolais se sont retrouvés à Tervueren, une localité voisine de Bruxelles où se dresse le Musée de l’Afrique afin qu’Alexander De Croo remette à Sama Lukonde l’inventaire de tous les objets provenant de la RDC.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Au total, 84 000 objets figurent sur cette liste : c’est plus des deux tiers des collections détenues par le musée de Tervueren. Inauguré il y a 124 ans par le roi Léopold II avant même qu’il soit contraint par le gouvernement belge de lui rétrocéder comme colonie le Congo qui était sa propriété personnelle, ce musée s’est appelé Palais des colonies puis Musée de l’Afrique centrale et ses fonds ont été alimentés par des objets essentiellement congolais mais aussi burundais et rwandais.
Il y a des fétiches, des objets aratoires, des instruments de musique ou des pirogues et beaucoup de ces objets ont été arrachés à leur terre ou à leur propriétaire. De 35 à 40 000 d’entre eux sont en théorie susceptibles de retourner au pays au fur et à mesure de la progression des études sur leur provenance. D’ores et déjà, 1 500 à 2 000 objets pourraient être restitués immédiatement car ils proviennent d’actes déjà illégaux à l’époque coloniale : pillage, prise d’otage et profanation.
La remise de cet inventaire au Premier ministre congolais est une étape symbolique car le plus important sera l’adoption par le parlement belge d’une loi déjà en projet : les objets d’origine coloniale ne feront plus partie du « patrimoine inaliénable » du royaume.
La Belgique a décidé que ce patrimoine ferait désormais l’objet de restitutions automatiques à l’Afrique.