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Sommet Europe-Afrique: pour Moussa Faki Mahamat de l’UA, «l’opinion africaine veut du concret»

Le sixième sommet Union européenne-Union africaine se termine à Bruxelles ce vendredi après deux jours de discussions pour tenter de renouveler le partenariat entre les deux continents. Au programme : des échanges autour du développement, de la sécurité, de la gouvernance ou encore du changement climatique. Le Mali s’est aussi invité dans la rencontre avec l’annonce du retrait des forces françaises et européennes. Rencontre avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

RFI : Quelle est votre impression après ces échanges entre l’Union africaine et l’Union européenne durant ce rendez-vous à Bruxelles ?

Moussa Faki Mahamat : Ces discussions sont fort encourageantes. Le message est passé, nous avons discuté dans les différents panels. C’est une nouvelle réorientation de ce partenariat pour des choses très concrètes. Aussi minimes soient-elles, il faut qu’elles soient concrètes.

On avait l’impression que certaines promesses non tenues au fil des années ont laissé un peu de scepticisme du côté africain. Est-ce que la voix de l’Afrique a été entendue cette fois-ci ?

On appréciera aux résultats. De toutes les façons, il y a une nouvelle situation dans le monde, ce partenariat très ancien a besoin d’être revitalisé et il ne pourra être apprécié qu’aux résultats. Ça, je crois que c’est une attente de l’opinion africaine qui veut des résultats concrets.

Un sommet qui intervient alors que la France et ses partenaires européens annoncent un retrait militaire du Mali. Quelle est la position de l’Union africaine après ces annonces ?

Vous savez, aujourd’hui le Sahel, c’est le ventre mou du continent africain. Cela dure depuis bientôt dix ans et je crois qu’il faut reconnaître que tous les efforts n’ont pas donné les résultats escomptés.

Je crois qu’il faut faire une évaluation au niveau régional, au niveau continental et au niveau international. Ce travail, nous l’avons entamé avec les Nations unies et à la fin du mois, il y aura la première réunion à New York. En ce qui concerne les forces internationales, et les forces européennes de façon générale, nous comprenons leur position par rapport à la nouvelle situation au Mali. Mais en même temps, il a été réitéré le soutien de la lutte du continent africain contre le terrorisme. Même si les circonstances ne permettent pas à l’heure actuelle à ces forces d’opérer à partir du Mali, je crois qu’ils pourront opérer à partir du voisinage.

L’essentiel, c’est que la transition au Mali se déroule normalement et dans un temps raisonnable.

Est-ce qu’il a des avancées concernant les négociations sur le calendrier de la transition ?

Non. Nous avons un comité de suivi qui est sur place avec des représentants de l’Union africaine, des Nations unies et de la Cédéao. Ils vont en principe commencer des discussions avec les autorités maliennes. J’espère que l’on va arriver à quelque chose de raisonnable et qui soit acceptable.

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