Lors d’un rassemblement politique lundi 14 février, le vice-président kényan William Ruto a promis aux habitants de Nyeri, dans le centre du pays, des investissements dans l’élevage de vaches à lait. Citant des opportunités de marché pour les produits laitiers kényans, il a évoqué la RDC, un pays qui, selon ses propos, « a 90 millions d’habitants mais pas une seule vache », qualifiant par la même occasion les Congolais de « chanteurs ». Des remarques qui ont provoqué la grogne en RDC.
Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard
Depuis ses propos polémiques, le Kenya tente d’apaiser la controverse. Les pressions ont finalement poussé William Ruto à réagir. Le vice-président est ainsi revenu sur ses propos. Dans un communiqué mercredi 16 février, il a dit « regretter » ce qu’il qualifie de « malentendu ». Selon lui, le discours était « informel ». Et ses remarques ne visaient qu’à « souligner l’ampleur de l’opportunité » aux éleveurs kényans. Pour faire amende honorable, des représentants de son équipe de campagne ont même rencontré jeudi 17 février la représentante de Kinshasa à Nairobi.
Il faut dire que la pression montait sur William Ruto. Ces derniers jours, son discours a fait le tour des réseaux sociaux en RDC. Sur Twitter, certains ont répondu en publiant des photos de vaches congolaises, d’autres appelant à boycotter les produits kényans. Des réactions en masse qui ont poussé la sénatrice Francine Muyumba a félicité jeudi ses compatriotes. Les Congolais se sont, selon elle, « manifestés pour dire non à l’arrogance d’un homme politique étranger qui a voulu humilier tout un peuple ».
Du côté de Nairobi, le discours est à l’apaisement. L’ambassade kényane à Kinshasa a indiqué mercredi que ces remarques ne représentaient pas le point de vue du gouvernement. L’opposant politique Raila Odinga a quant à lui invité William Ruto à présenter des excuses.