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Début du procès de l’avocat kényan Paul Gicheru devant la Cour pénale internationale

Il est accusé d’avoir corrompu des témoins lors du procès à la CPI de l’actuel vice-président William Ruto pour crimes contre l’humanité lors des violences électorales de 2007. Ce dernier, et son co-accusé Joshua Sang, ont obtenu un non-lieu en 2016 fautes de preuves, de nombreux témoins s’étant ravisés. La CPI avait ouvert une enquête parallèle et lancé un mandat d’arrêt contre Paul Gicheru en 2015. Il s’était rendu en novembre 2020 puis remis en liberté provisoire. Il était présent à La Haye hier.

Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard

Offre et versements de pots-de-vin, menace et intimidations de témoins… Le procès s’est ouvert avec l’accusation qui a détaillé les charges à l’encontre de Paul Gicheru.

« L’enquête et le procès de William Samoei Ruto et Joshua Arap Sang s’est heurté dès le début à la subordination de témoins et à des problèmes d’intimidation, poussant le bureau du procureur à ouvrir une enquête parallèle. Les éléments de preuves recueillis vont démontrer que l’accusé a géré et coordonné tout un plan pour identifier, localiser et suborner des témoins à charge, effectifs ou potentiels, à travers de la corruption et de l’intimidation. Les actions de l’accusé et de ses acolytes ont mené directement au retrait et à la rétractation d’au moins quatre témoins de l’accusation qui étaient essentiels pour l’affaire Ruto-Sang », explique le procureur adjoint de la Cour, James Stewart.

L’accusation a continué en lisant des témoignages d’actes de corruption commis par l’avocat kényan. Un premier témoin a aussi pris la parole dans l’après-midi. Quasiment toutes les questions lui ont été posées à huis-clos.

Face à la juge, Paul Gicheru a quant à lui réfuté toutes les accusations. « Madame la présidente, aux fins du compte-rendu, je plaide non coupable. Non coupable. »

Ce procès démarre alors que William Ruto est actuellement en pleine campagne pour l’élection présidentielle d’août prochain. En 2016, son dossier avait fait l’objet d’un non-lieu et non d’un acquittement. L’affaire peut donc être rouverte si de nouvelles preuves refont surface.

Le procès va reprendre demain. Avec au programme notamment l’interrogation du témoin par la défense. 

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