L’ambassadeur Martinez était au Bénin la semaine dernière, dernière étape de sa tournée effectuée dans le cadre de sa mission. Il doit rendre les conclusions de son travail sur les restitutions des biens culturels ce mardi à Emmanuel Macron.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
La restitution des 26 trésors au Bénin a été possible après 4 années de démarche. Le but de cette mission est donc de doter la France d’une loi cadre qui ne fait plus du cas par cas et qui simplifie la procédure de restitution.
Sept pays ont présenté des demandes de restitution à la France : le Bénin, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Mali, l’Éthiopie et Madagascar. Aujourd’hui, Il n’est pas possible de préciser le nombre et la nature des biens culturels réclamés. Les chercheurs français et africains vont s’y atteler, ce sera, selon Jean Luc Martinez, « un travail de longue haleine ».
« Un certain nombre de dossiers sont connus, de spoliation essentiellement dans un contexte de guerre. Mais il y a tout le reste, la masse des objets arrivés en France par le biais des administrateurs, des colons, les missions catholiques, les collectionneurs privés », explique l’ancien président du Louvre, chargé par le président français d’établir un rapport sur l’évolution du cadre législatif.
« Montrer à la jeunesse africaine son patrimoine en Afrique »
Dans les pays visités, il y a une constance qui revient, rajoute-t-il : « Il est important qu’on mette la recherche collaborative au cœur de nos démarches, on voit que le transfert de propriété qui a été possible dans le cas du Bénin n’est peut-être pas la seule voie. On voit aussi que mes collègues ici m’ont parlé de prêt, de dépôt, d’envie d’exposition ensemble. Ce qui est en jeu, c’est montrer à la jeunesse africaine son patrimoine en Afrique. »
Ce sont peut-être les premières confidences de ses préconisations qui seront formalisées. L’épisode du Bénin n’a certainement pas été totalement satisfaisant.
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