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La France continuera de combattre le terrorisme au Sahel, mais pas au Mali, selon Le Drian

This photograph taken on December 7, 2021 shows the France-led special operations logo for the new Task Force Takuba, a multinational military mission in sub-Saharan Africa’s troubled Sahel region, in the Mali's Menaka army base. - The Takuba taskforce in Mali, a special European unit designed to help the west African country's army battle jihadists.Around 10 other countries including the Czech Republic, Estonia and Sweden have provided soldiers to the taskforce, which aims to play a central role in the fight against jihadists in the Sahel region after the French military scales down its presence.Military forces have for nearly a decade been battling jihadist insurgents in the Sahel, an arid and volatile region that stretches across Africa south of the Sahara desert and spans half a dozen countries.France wants Takuba -- which numbers only 600 troops currently, half of them French -- to take over more responsibilities from the 5,100 soldiers in France's Barkhane operation, who have been battling Islamist groups in the Sahel for eight years.  (Photo by Thomas COEX / AFP)

Ces déclarations, hier soir sur France 5, interviennent quelques heures après une réunion par visio-conférence des ministres des Affaires étrangères européens et à la veille d’une rencontre entre Emmanuel Macron et trois de ses homologues sahéliens : le Nigérien Mohamed Bazoum, le Tchadien Mahamat Idriss Déby et le Mauritanien Mohamed ould Ghazouani,

« Le président de la République a souhaité que l’on se réorganise mais on ne part pas », insiste Jean-Yves Le Drian. « Si les conditions ne sont plus réunies pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs », a expliqué le ministre français des Affaires étrangères.

Aux yeux de Paris, les conditions ne sont plus réunies pour que la France maintienne son action militaire au Mali. Le maintien de la junte militaire au pouvoir et l’arrivée des mercenaires russes de Wagner, que Jean-Yves Le Drian estime au nombre de 1000 aujourd’hui, semblent constituer des lignes rouges qui ont été franchies.

Jean-Yves Le Drian

La crise avec le Mali impose à la France un difficile jeu d’équilibriste. Après un long travail diplomatique français, une dizaine de pays européens sont aujourd’hui mobilisés dans la task force Takuba, ce groupement de forces spéciales qui devait prendre la relève de Barkhane. L’annonce d’un retrait du Mali mettrait donc un terme à une expérience unique, dont se targuait Paris. 

Une source proche de l’Élysée affirme que les pays partenaires souhaitent poursuivre cette expérience mais où ? Le Niger, qui accueille depuis novembre 2020 un poste de commandement avancé de Barkhane et de ses partenaires sahéliens, est peu séduit par l’idée. La Mauritanie a maintenu jusque-là une certaine neutralité vis-à-vis de la situation malienne.

Quant au Burkina Faso, l’incertitude reste grande depuis le coup d’État du 24 janvier. Bien que l’état-major français multiplie les appels du pied en communiquant, ces dernières semaines, sur les succès militaires de l’armée burkinabè, soutenue par Barkhane, la junte ne s’est pour l’heure pas exprimée. Le lieutenant-colonel Damiba, récemment promu président, n’a en tout cas pas été convié à la rencontre de demain entre Emmanuel Macron et trois de ses homologues sahéliens.   

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