Le Mouvement pour la sauvegarde et la restauration, la junte militaire burkinabè au pouvoir depuis le 24 janvier, a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche la création d’une commission pour élaborer une charte et un calendrier de transition. Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, chef de la junte, a publié un décret en ce sens. Cette commission technique est composée de membres d’horizons très différents.
Avec notre envoyée spéciale à Ouagadougou, Gaëlle Laleix
Juristes, sociologues, journalistes, philosophe ou encore officier militaire… Quinze personnalités désignées par décret présidentiel ont deux semaines pour plancher sur une sortie de crise. Leur mission : proposer une charte, un agenda, une durée et les modalités de la future transition.
Pour mener à bien cette mission, la commission technique doit d’abord « consulter les forces vives de la nation », précise le décret. Elle doit également avoir « recours à l’histoire nationale et aux expériences d’ailleurs tout en privilégiant l’innovation et l’imagination créatrice ». Le tout dans un délai de quinze jours.
Absence totale de personnalités politiques
La junte militaire insiste sur « l’indépendance » de cette commission. « Il est vrai que la plupart des personnes choisies n’ont jamais eu aucun rapport avec le MPSR », explique l’un de ses membres.
À noter l’absence totale de personnalités politiques. Une volonté affirmée de la junte. Lors de son entretien avec les forces politiques la semaine dernière, le lieutenant-colonel Damiba, avait insisté sur ce point. « Je veux préserver l’image apolitique de mon action, a-t-il déclaré selon plusieurs sources présentes ce jour-là, et m’appuyer sur les compatriotes qui peuvent aider. »
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